Sur le toit de l’hôtel Yooma, à deux pas de la Tour Eiffel, s’étend 1000 mètres carrés de potagers installés par Peas and Love. La société propose de louer chacune des 250 parcelles de ce potager aux habitants du quartier pour “reconnecter les urbains à la nature”. Dès le jour de l’ouverture, le 3 mai, le site affichait complet et 600 clients sont actuellement sur liste d’attente.

À première vue, l’hôtel Yooma, situé à deux pas de la Tour Eiffel, ressemble aux autres hôtels du quartier. Il faut monter sur son toit pour comprendre ce qui le différencie. Ici s’étendent 1 000 mètres carrés de potagers urbains. En ce début du mois de juin, les fraises pointent déjà le bout de leur nez tandis que les choux-raves sont prêts à être cueillis.

Ce potager a été installé par l’entreprise Peas and Love, venue de Bruxelles. Elle propose aux habitants du quartier de louer, pour 38 euros par mois, une des 250 parcelles de ce potager géant. “L’idée c’est de reconnecter le citoyen à la nature en lui proposant d’avoir accès à une source de fruits et légumes qui est bonne, de saison, goûteuse, nutritive et qui est surtout sans pesticide et sans insecticide”, explique Jean-Patrick Scheepers, fondateur de Peas and Love.

Des potagers adaptés aux urbains

Chaque parcelle comprend 70 emplacements de plantes. Elles sont toutes entretenues par un ingénieur agronome. La société a choisi de s’adapter à l’urbain “qui n’a pas le temps, celui qui n’a pas la connaissance et qui n’a pas l’espace”, avance Jean-Patrick Scheepers. Les clients les “urbans Farmers”, comme Peas and Love les surnomme, viennent donc essentiellement récolter leurs fruits et légumes.

Grâce à une application développée par la société, les clients savent quand les framboises sont mûres et prêtes à être cueillies, quels traitements l’ingénieur a utilisé sur les salades, comment il a stimulé la pousse des radis, etc. Et si les apprentis jardiniers veulent eux-mêmes cultiver leurs parcelles, Peas and Love propose des ateliers de formation compris dans leur abonnement.

30 nouvelles fermes à Paris sous cinq ans

“Avoir une ferme sur un toit donne des bénéfices écosystémiques au quartier. Elle améliore la biodiversité, diminue l’effet de chaleur en ville et améliorer la gestion des eaux. Cela a aussi un impact sur la santé des clients. En mangeant différemment, de saison, avec des herbes aromatiques, avec des choses saines, on va arrêter de manger de la merde et cuisiner autrement”, croit le fondateur de Peas and Love.

La société, qui vient de lever 1,2 million d’euros auprès d’Otium Brands et de business angels, compte ouvrir 150 fermes urbaines en Europe d’ici cinq ans, dont 30 à Paris. Pour l’instant, elle exploite quatre fermes dans les capitales belge et française. Plusieurs groupes et collectivités sont déjà intéressés comme AccorHôtels et la mairie de Paris. Il faut dire que la demande est énorme. Les 250 parcelles de l’hôtel Yooma ont été prises d’assaut dès l’ouverture. 600 clients sont désormais sur liste d’attente…

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