Michaela Skovranova, la photographe qui capture la force brute des océans

Cette photographe a affronté les marées, la houle et le vent pour photographier la beauté complexe de nos océans.

De Alexandra E. Petri
Photographies de Michaela Skovranova
Un baleineau à bosse s'amuse sous la surface de l'océan aux îles Tonga. Michaela Skovranova photographie ...
Un baleineau à bosse s'amuse sous la surface de l'océan aux îles Tonga. Michaela Skovranova photographie surtout les animaux marins à quelques mètres de profondeur, ce qui lui permet prendre ses clichés en plongée libre.
PHOTOGRAPHIE DE Michaela Skovranova

Michaela Skovranova rit lorsqu’elle confie que sa première photographie sous-marine a en fait été prise à travers la paroi en verre du bassin d’un aquarium.

Étudiante, la photographe australienne était éducatrice environnementale au Wildlife Sydney. Elle devait alors souvent travailler au SEA LIFE Sydney Aquarium, situé sur le Darling Harbour de la ville. Les jours où c'était le cas, Michaela arrivait tôt à l’aquarium, vers six ou sept heures du matin, et arpentait le lieu, appareil photo en main. « Je me demandais à quoi cela ressemblerait de nager avec les animaux et de réaliser des reportages sur eux », se souvient-elle.

Les phoques à fourrure étaient ses animaux préférés à photographier. Elle se souvient combien elle les intéressait, au point qu’elle échangeait avec eux des regards à travers la paroi du bassin. Elle les regardait jouer dans l’eau et dès qu’elle s’éloignait, ils s'arrêtaient.

« Ils ont tissé un lien avec moi et j'ai tissé un lien avec eux », s'émeut Michaela Skovranova.

À l’âge de 13 ans, Michaela quitte l’Australie pour la Slovaquie, un pays sans accès à la mer. Elle explique qu'à l'époque, elle n’était pas très bonne nageuse et qu’elle ne l’est toujours pas aujourd’hui, avant d'ajouter avec modestie que l’océan lui faisait peur. Les courants étaient forts et elle ne savait pas gérer les vagues. Mais elle a fini par tomber amoureuse des océans, un amour qui s'est renforcé avec le temps, grâce à sa curiosité, sa créativité et son appareil photo.

Espèce menacée d’extinction, ces lions de mer australiens s’amusent dans les eaux de l’Hopkins Island, dans le sud de l’Australie. En prenant des clichés dans les eaux peu profondes, Michaela Skovranova peut utiliser la lumière naturelle. Elle essaie de plonger avec le moins de matériel possible.
PHOTOGRAPHIE DE Michaela Skovranova

« Je suis tombée amoureuse de l’océan car je m’y sens beaucoup plus présente que sur Terre », explique la photographe. « Une fois dans l'eau, je me sens légère, certains de nos sens ne fonctionnent plus et le silence nous enveloppe. J’ai l’impression d’être seule au monde lorsque je plonge ».

En 2014, Michaela Skovranova est passée à la vitesse supérieure dans sa relation avec l’océan en se mettant à la photographie sous-marine. Depuis, elle a voyagé en Australie, aux îles Tonga et en Antarctique pour réaliser des reportages photo sur les habitants des océans. Pour ce faire, elle essaie de plonger avec le moins de matériel possible. Si Michaela possède un diplôme de plongée autonome, elle préfère la plongée libre, celle qui s’effectue en apnée. La photographe estime que ce choix de la plongée libre est « logique » puisqu’elle photographie les animaux marins à quelques mètres sous la surface de l'eau. De plus, cela lui permet de se laisser guider et influencer par les éléments.

Une tortue nage dans l’océan. « Ce que je préfère avec la photographie, c’est de me préparer le plus possible et de laisser le reste aux éléments une fois dans l’eau », explique Michaela Skovranova.
PHOTOGRAPHIE DE Michaela Skovranova

« J’aime être en communion avec la Nature », confie la photographe. Ses clichés sont pris dans les eaux peu profondes, à maximum 9 mètres de profondeur. Ainsi, elle peut utiliser la lumière naturelle pour ses photographies, au lieu de plonger avec un stroboscope. En restant près de la surface, ses photographies de baleines et de lions de mer, entre autres, rendent aussi l’expérience plus accessible aux gens. « Vous pouvez voir à quel point ces créatures sont complexes et nous ressemblent : elles se parlent, aiment, pleurent et chantent », déclare-t-elle.

Mais elle aime aussi laisser un peu de place à l’imaginaire.

« Je ne veux pas tout montrer. Je ne veux pas que mes clichés soient trop nets ou parfaits », confie Michaela Skovranova. « Je veux que le moindre rayon de soleil, le plancton et tout ce qui se trouve dans l’océan apparaissent sur les photographies pour montrer à quel point cet environnement change d’heure en heure, de jour en jour ».

Elle espère aussi que ses clichés révèlent à quel point notre lien avec l’océan est spécial, en particulier pour ceux qui vivent loin de l’océan.

Lors de son voyage en Antarctique, Michaela Skovranova avait pour projet de principalement photographier des pingouins. Mais son aventure ne s’est pas terminée comme prévue. « Ça ne se déroule jamais comme je l’avais imaginé », confie-t-elle. « Mais je suis pour sortir dans des conditions difficiles et se dépasser ».
PHOTOGRAPHIE DE Michaela Skovranova

« Je voudrais que les personnes qui vivent loin de l’océan puissent ressentir sa présence, chaque goutte d’eau, et créer leur propre lien avec lui », explique la photographe.

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