Le quotidien italien de gauche Il Manifesto titre en une avec le mot “inhumanité” (disumanità) francisé avec un “é” à la fin. Il s’agit en effet de la police française, dont les “abus” à l’encontre des migrants à la frontière italienne, près de Vintimille, sont dénoncés par “un rapport choc” de l’ONG Oxfam, explique le journal en sous-titre. ”Les victimes sont surtout des femmes et des enfants”, ajoute Il Manifesto.
Selon le rapport, de jeunes enfants voulant passer la frontière sont “malmenés” physiquement et verbalement côté français, “détenus” puis “illégalement renvoyés en Italie, sans possibilité d’exercer leur droit à demander l’asile”. Certains auraient vu la carte SIM de leur téléphone confisquée, perdant leurs données et ne pouvant appeler leurs parents ; d’autres auraient eu les semelles de leurs chaussures découpées avant d’être renvoyés.
Fondé en 1969, le quotidien italien se pose résolument à gauche. Apprécié pour ses unes très graphiques, à la fois engagé et intello, le titre est une institution en Italie, ce qui ne l’empêche pas d’être régulièrement confronté à des crises financières. Sa particularité est qu’il est géré par ses journalistes et que tous les salariés touchent le même salaire.
En novembre 2006, le journal a traversé une grave crise économique au point qu’un vaste appel aux dons a été lancé. La chanteuse italienne Loredana Berté a contribué à hauteur de 20 000 euros. En 2008-2009, Il Manifesto a vécu une autre crise financière et demeure dans une situation incertaine. Au début de 2012, le journal a été placé sous administration judiciaire par le ministère de l’Economie.
C’est l’un des premiers quotidiens italiens à avoir lancé son site Internet, en 1995. Celui-ci offre la possibilité aux internautes de consulter l’édition du jour et les principaux articles de la semaine.