Emmanuel Macron "fait ce qu'il a dit" pour 52% des Français (et ça ne plaît pas à tout le monde) - SONDAGE EXCLUSIF
Un an après son élection, le président de la République tient bon sur ses réformes, malgré la colère et les désaccords qu'elles suscitent.
Par Geoffroy Clavel
Christian Hartmann / Reuters
POLITIQUE - "Je fais ce que j'ai dit". Depuis son élection à la présidence de la République, il y a tout juste un an, Emmanuel Macron ne manque jamais une occasion de répéter cette phrase aux allures de slogan électoral. Douze mois après avoir battu Marine Le Pen, le plus jeune chef de l'Etat jamais élu sous la République française s'est souvent abrité derrière cette devise pour se démarquer de ses prédécesseurs (accusés d'avoir trop promis puis trop cédé) et pour justifier le train de réformes lancé à pleine vitesse depuis le mois de mai 2017.
Macron, un président réformateur envers et contre tous? Interrogés par l'institut YouGov pour Le HuffPost et CNews sur l'image du chef de l'Etat à la lumière des douze mois qui viennent de s'écouler, les Français lui accordent au moins ce point précis. Et c'est peut-être là où le bât blesse. Alors que 52% des personnes interrogées conviennent qu'Emmanuel Macron "fait ce qu'il a dit", 60% des sondés se disent insatisfaits (contre seulement 28%) de la politique menée depuis un an par le président de la République.
Le président "des riches et des villes" qui brusque les débats
Un paradoxe apparent qui doit beaucoup à l'image personnelle du chef de l'Etat, dont le bilan est globalement partagé, mais dont le style de gouvernance divise fortement l'opinion publique. Si chacun lui reconnait de la constance dans la volonté de réformer à tout-va, beaucoup lui reprochent aussi de brusquer la société française en ne tenant pas compte de toutes ses composantes.
Alors que le pays est saisi d'un bouillonnement social dont on ignore sur quoi il va déboucher, une nette majorité de la population interrogée estime que la politique menée par Emmanuel Macron a durci les débats en France (56% contre 11% estimant qu'elle l'a apaisé). Dans le détail, ce constat est partagé par l'ensemble des franges de l'opinion, même chez les électeurs centristes (40%), pourtant acquis à la cause du chef de l'Etat.
Les réformes au forceps de l'ISF, de la taxation du capital ou du code du travail sont passées par là. Et si la plupart avaient été annoncées dans son programme électoral, toutes ont contribué à imposer l'image d'un président se préoccupant avant tout des "premiers de cordée". Un an après son élection, plus d'un Français sur deux (58%) estime qu'Emmanuel Macron "est exclusivement le président des riches" contre seulement 1% estimant qu'il "est exclusivement le président des pauvres". Un sentiment équitablement partagé entre l'électorat de gauche (73%) et de droite (71%).
A cet item d'injustice sociale s'ajoute celui d'un décalage entre ce qu'incarne Emmanuel Macron et le pluralisme de la société française. Un Français sur deux (50%) estime qu'Emmanuel Macron est avant tout le "président des villes", comme un écho négatif à la "start-up nation" que le chef de l'Etat ne cesse de promouvoir. Un constat qui marque l'échec de sa volonté de reconquête de l'électorat rural à l'occasion de son interview accordée au 13h de TF1. Là encore, les sympathisants de gauche (62%) et les sympathisants de droite (62% également) partagent la même opinion.
Le président de droite qui ravit le centre
Au fond, le reproche qui est fait à Emmanuel Macron n'est pas tant d'avoir trahi ses promesses de campagne que de n'avoir pas su incarner le cadre idéologique équilibré dans lequel il avait promis d'inscrire son action. Ancien conseiller et ministre de François Hollande, le candidat En Marche! avait promis de porter une politique pragmatique à la fois "de droite et de gauche" pour réconcilier les Français avec les réformes.
Un an plus tard, 40% des personnes interrogées estiment qu'Emmanuel Macron conduit plutôt une politique de droite, sentiment partagé par deux tiers des sympathisants de gauche (63%). Seuls 7% des sondés estiment qu'il porte une politique de gauche et 32% qu'il se situe à cheval entre la gauche et la droite. Un déséquilibre qui contribue à nourrir l'insatisfaction chronique d'une frange notable des électeurs de gauche sans vraiment convaincre les électeurs de droite.
Mais s'il est un point qui peut rassurer le président de la République, c'est qu'il conserve une très forte légitimité auprès de son coeur de cible électoral. Ce qui explique pourquoi sa cote de popularité progresse légèrement en ce mois de mai (33% de satisfaits, +1 point en un mois), à l'inverse de François Hollande qui, à la même période, avait vu sa popularité décrocher chez les électeurs socialistes et écologistes.
Un an après son élection, les électeurs du centre continuent de plébisciter l'action du président: 92% estiment qu'il "fait ce qu'il a dit", 85% sont satisfaits de son action à l'Elysée, et 62% pensent même qu'il mène une politique à la fois de droite et de gauche. Une base solide sur laquelle Emmanuel Macron peut espérer se lancer à l'assaut des prochaines grandes échéances électorales.
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Les tops et les flops du mois de mai - Flessel toujours au top, Blanquer en grande forme, Hulot s'écroule, Marine Le Pen au fond du trou... Voici notre palmarès des hommes et femmes les plus appréciées et les plus détestées citées spontanément par notre panel YouGov pour le mois de mai. Les données sont présentées arrondies au pourcent le plus proche. Les totaux et sous-totaux peuvent différer de la somme des résultats additionnés ensemble, en raison des cumuls d’arrondis.
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