Un bouquiniste milite pour que son métier soit inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco

“Comme on n’imagine pas Venise sans ses gondoliers, on ne voit pas Paris sans ses bouquinistes”, estime Jérôme Callais. 

Par Pierre Pinelli

Publié le 17 juin 2018 à 15h00

Mis à jour le 08 décembre 2020 à 01h21

Le feuillage des trembles applaudit à l’arrivée de Jérôme Callais sur le quai de Conti. Son visage évoque celui d’Henri IV, dont la statue trône juste en face. Le président de l’Association culturelle des bouquinistes parisiens milite pour l’inscription de la profession à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel de l’humanité établi par l’Unesco. « Comme on n’imagine pas Venise sans ses gondoliers, on ne voit pas Paris sans ses bouquinistes » suggère le porteur de projet. Tant il est vrai que la capitale est « la seule du monde où coule un fleuve encadré par deux rangées de livres », dixit Cendrars.

“Le dernier petit métier parisien encore en exercice”

Jérôme Callais, ancien musicien classique, entend perpétuer la tradition : « Nous sommes le dernier petit métier parisien encore en exercice. Deux cent vingt-six personnes constituent notre communauté, héritière des colporteurs du XVIe siècle. » Le libraire fouille dans ses coffres vert wagon (la couleur de rigueur). Il en ressort un exemplaire de Tamata et l’Alliance, de Bernard Moitessier. « Dans ma famille, il y a toujours eu beaucoup de livres sur la mer, les voyages. » Un brin d’évasion pour échapper à la fureur de la circulation. « Sur Paris, poursuit-il, il faut lire Paris et ses fantômes, de G. Lenotre. » Jérôme Callais, pour qui « un bouquiniste est fondamentalement, et doit rester, un libraire », n’en assume pas moins le côté carte postale. « Le règlement autorise une boîte sur quatre de petite brocante et de souvenirs. C’est un mal nécessaire pour survivre. » Mais l’argent ne l’obsède pas. « Sur les quais, je partage mon amour des bouquins. Ce classement serait une bouffée d’oxygène. Le livre n’est pas mort ! »

Sur le même thème

Cher lecteur, chère lectrice, Nous travaillons sur une nouvelle interface de commentaires afin de vous offrir le plus grand confort pour dialoguer. Merci de votre patience.

Le magazine en format numérique

Lire le magazine

Les plus lus