[Industry story] Tintin devin - Hergé premier homme sur la Lune
Rue du Lombard, à Bruxelles
Hergé consulte les pages de la revue américaine "Collier’s" consacrées à la Lune. Des articles utiles alors qu’il souhaite envoyer Tintin sur le satellite. Le principe de réalité et d’exactitude sert de fondement au travail du dessinateur. Mais une mission dans l’espace vers un astre encore inconnu nécessite une documentation bien plus précise et exigeante que celle utilisée jusque-là. Une rigueur du récit et du dessin. Le magazine promet que l’être humain foulera le sol lunaire d’ici à vingt-cinq ans. Et explique comment. Notamment en misant sur l’énergie atomique, seule capable de fournir assez de puissance aux moteurs-fusées pour s’extraire de l’attraction terrestre. Les dessins illustratifs, réalisés par un artiste hollywoodien, évoquent les liquides en apesanteur et des chars lunaires. Hergé est fasciné.
Pendant ce temps-là
Aux informations précieuses du magazine s’ajoutent celles de "L’Astronautique" d’Alexandre Ananoff. Dans ce livre de 500 pages, Hergé puise une quantité de renseignements précieux. Comme la photo d’un prototype de couchette ergonomique sur laquelle les héros dessinés s’allongeront pour supporter la pression lors du décollage. Une autre illustration l’intrigue beaucoup. Celle d’une large cabine de pilotage circulaire bardée d’instruments. Hergé écrit à l’auteur et lui demande la signification de ces appareils. Et fait construire une maquette détaillée de la fusée. Inspirée du missile allemand V-2, elle arbore un damier rouge et blanc, identique à celui des aéronefs de la Nasa, pour détecter les éventuelles variations de trajectoire de la machine. Il la présente à Ananoff qui valide l’engin, mais aussi la faisabilité du récit.
Quelque temps plus tard
"Pour la première fois sans doute dans l’histoire de l’humanité, on a marché sur la Lune !" Les albums "Objectif Lune" et "On a marché sur la Lune" sortent en 1952 et 1954. Quinze ans avant le "pas de géant" de Neil Armstrong.