Journée du bonheur : les Français de plus en plus heureux

Paris, hier. Ce qui fait le bonheur : le couple, la famille. Tout cela à condition… d’avoir du temps pour en profiter.
Paris, hier. Ce qui fait le bonheur : le couple, la famille. Tout cela à condition… d’avoir du temps pour en profiter. (LP/Victoria Viennet.)

    ELLE COÏNCIDE avec le début du printemps, et ce n'est peut-être pas un hasard : c'est aujourd'hui la Journée internationale... du bonheur. Une date officielle proclamée en 2012 par l'Organisation des Nations unies pour inscrire le bonheur comme « aspiration universelle » et organiser chaque 20 mars des « actions éducatives » et des « campagnes de sensibilisation » légitimant le droit d'être heureux ! Mais qu'est-ce qui fait le bonheur d'un peuple réputé râleur comme le nôtre ?

    A en croire la profusion de guides pratiques, « Power patate » de Florence Servan-Schreiber, « Cultivez votre bonheur » de Sophie Machot, « Et n'oubliez pas d'être heureux » de Christophe André (pour ne citer qu'eux), il suffirait, en gros, de se contenter de ce qu'on a, d'avoir confiance en sa capacité à être heureux et de se projeter positivement. Et c'est... ce que les Français font, si l'on en croit un sondage rassurant réalisé pour la société de services à la personne O2 par Market Audit. D'après cette enquête menée auprès de 824 personnes, le Français est râleur peut-être mais pas si malheureux que ça : 83 % de nos concitoyens se déclarent « assez » ou « tout à fait » heureux dans leur vie.

    Avoir du temps

    Plus étonnant -- à moins qu'ils n'appliquent depuis peu les conseils dans l'air du temps --, 65 % prétendent même être plus heureux qu'avant ! Les plus satisfaits sont les grands-parents, et les moins heureux ceux qui n'ont pas d'enfants, ou peu de moyens financiers. Pourtant, tous sont quasi unanimement d'accord que l'argent ne fait le bonheur : 3 % seulement des sondés estiment que c'est un contributeur majeur à leur bien- être. De même, 2 % citent le travail comme essentiel, et 1 % seulement mettent en avant les amis !

    Ce qui fait le bonheur, c'est le « home sweet home » quand on peut le savourer : le couple d'abord (29 %), la famille (27 %), la santé (23 %) et, aboutissement logique, les enfants (12 %). Tout cela à condition... d'avoir du temps pour en profiter. 93 % des personnes interrogées estiment qu'un petit bonheur du quotidien consiste à « avoir du temps à consacrer à ses enfants » juste devant « prendre du temps pour soi » ou « prendre du temps pour son couple »... Prendre, au fond, le temps de mesurer son bonheur dans l'instant présent. Et ne pas se laisser pourrir la vie par l'inventaire à la Prévert des enquiquinements qui empêchent de s'autoriser à savourer sa chance.

    Là, les sondés sont intarissables : « les disputes », « le temps pourri », « les contraintes ménagères », « les tensions au travail », « le manque de sommeil », « la routine », « le lavabo qui fuit »... Et si O2 en conclut qu'on est plus heureux en déléguant à d'autres les tâches qui nous ennuient, le bon sens, lui, rappelle qu'il faut juste, peut-être, apprendre à relativiser un peu !