Il est toujours délicat d’évaluer les conséquences économiques du changement climatique, que ce soit pour mesurer le coût de l’action ou de l’inaction. Des chercheurs américains ont calculé les effets pour l’économie mondiale si on s’alignait sur une trajectoire de 1,5°C d’ici la fin du siècle. Résultat : un gain estimé à 20 000 milliards de dollars.

Faut-il choisir entre croissance économique et lutte contre le réchauffement climatique ? Des chercheurs américains viennent de trancher la question. Dans une étude publiée dans la revue Nature, ils ont évalué les impacts de l’application de l’Accord de Paris sur l’économie mondiale.
Selon eux, 90 % de la population mondiale serait gagnante si le réchauffement se limitait à 1,5°C d’ici la fin du siècle, plutôt qu’à 2°C. Mieux encore, cela générerait 20 000 milliards de dollars de gains économiques cumulés jusqu’en 2100. A contrario, une hausse des températures accroîtrait la fréquences des événements climatiques extrêmes et donc leur coûts. La facture pour 2017 a déjà battu un record, atteignant les 400 milliards de dollars selon le cabinet Carbone 4. Il faut ajouter cela une baisse des rendements agricoles ou encore une dégradation de l’état de santé de la population.
Des pertes pouvant atteindre 12 % du PIB mondial
En 2006, le rapport Stern avait marqué un tournant dans la prise de conscience climatique. Pour la première fois, les impacts du changement climatique étaient décrits en termes économiques. Selon l’économiste britannique, le coût de l’inaction s’élèverait ainsi entre 5 et 20 % du PIB mondial, tandis que celui de l’action représenterait "seulement" 1 % du PIB mondial.
Depuis, le sujet inquiète de plus en plus le secteur de la finance. En 2015, Citigroup, l’une des plus grandes banques au monde, se fend elle aussi d’un rapport. Selon elle, à horizon 2040, le coût de l’action (190,2 milliards de dollars) et celui de l’inaction (192 milliards de dollars) seraient quasiment identiques. Mais dans un scénario à  2,5°C, les pertes seraient de 44 000 milliards de dollars (1,1 % du PIB) et de 72 000 milliards dollars (2,5 % du PIB mondial) dans un scénario à +4,5°C.
Le Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) estime lui aussi que ne rien faire pourrait provoquer une baisse du PIB mondial de 1 à 4 % en 2030, de 2 à 6 % en 2050, et de 3 à 12 % en 2100. Un nouveau rapport  est attendu à l’automne sur l’ampleur des efforts à réaliser pour limiter la hausse du réchauffement à 1,5°C.      
Concepcion Alvarez @conce1

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