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Défense : Macron convainc Berlin autour d'une force européenne d'intervention

Le président français et la chancelière allemande doivent entériner l'Initiative européenne d'intervention, pour faire coopérer à leurs côtés quelques armées dont celle du Royaume-Uni.

Par Anne Bauer

Publié le 18 juin 2018 à 19:44

Des centaines de gradés allemands à l'ambassade de France à Berlin. Ce 12 juin, Hans-Peter Bartels, le commissaire de la Bundeswehr au Bundestag, tient sa réception annuelle et symbolise ainsi la volonté des deux pays de faire avancer l'Europe de la défense. « Nous sommes chez nos meilleurs amis », déclare le député social-démocrate. « En ces temps difficiles, vous avez choisi le meilleur endroit », lui répond la ministre de la Défense Ursula von der Leyen. En pleine discorde transatlantique, Berlin redécouvre les vertus du couple franco-allemand.

Comme ironise le député européen Arnaud Danjean, qui a piloté la revue stratégique française, « Donald Trump fait plus en quelques tweets pour promouvoir l'autonomie stratégique européenne que des décennies d'argumentaires ». Après le dernier G7, la chancelière Angela Merkel s'est ainsi prononcée pour « l'initiative européenne d'intervention », (IEI) défendue par Emmanuel Macron dans son discours de la Sorbonne en septembre 2017. A Meseberg, mardi, les deux leaders européens doivent d'ailleurs s'entendre pour permettre son lancement fin juin.

Réunir les Etat-majors

Au ministère des Armées, on explique que l'IEI est une « approche non inclusive d'une coopération rapprochée de quelques pays capables et volontaires ». Traduire : il s'agit de faire travailler ensemble quelques pays ayant de réelles capacités militaires et une vraie culture de l'intervention. Il s'agit surtout de garder le Royaume-Uni à bord, l'initiative devant réunir une dizaine de pays dont également la Norvège, qui n'est pas dans l'Union Européenne.

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« C'est une initiative ad hoc, qui ne s'inscrit ni dans l'Union européenne, ni dans l'Otan », explique-t-on au ministère des armées. L'idée n'est pas de créer une nouvelle structure de commandement ou de mettre sur pied une nouvelle force militaire, mais de créer un canal entre les Etats-majors des dix pays impliqués, pour qu'ils s'entraînent et planifient de plausibles interventions, du passage d'un ouragan aux Antilles à l'évacuation en urgence des ressortissants européens d'un pays en guerre.

« Le but est de développer une culture stratégique commune au sein d'un petit groupe de pays, prêts à des exercices communs, même s'ils n'ont pas forcément la même perception des enjeux de sécurité », explique la diplomatie. Et en anticipation du Brexit, il s'agit surtout de ne pas perdre contact avec la principale force d'Europe, à côté de l'armée française.

Anne Bauer

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