Tribune de Sarkozy : Taubira "n'entend pas accepter cette injure"

La ministre de la Justice rappelle à l'ancien président de la République que la France est un "État de droit".

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Christiane Taubira.
Christiane Taubira. © AFP

Temps de lecture : 5 min

Christiane Taubira a vivement répliqué jeudi soir à la tribune de Nicolas Sarkozy au Figaro, affirmant dans un communiqué qu'elle "n'entend pas accepter cette injure à l'égard des citoyens français et des juges ainsi que cette attaque envers les institutions de la République". "Dans un État de droit, la mise en oeuvre de la loi prévoyant les interceptions judiciaires par des juges indépendants ne peut pas être comparée aux pratiques à l'oeuvre dans des régimes autoritaires ou totalitaires", dit la ministre de la Justice.

Dans son communiqué, Christiane Taubira rappelle "qu'au titre des principes sacrés de notre République figurent l'égalité des citoyens devant la loi, le respect des droits de la défense, la séparation des pouvoirs et l'indépendance de la justice". "Les règles de procédure très précises ont été codifiées depuis des années et impulsées par la Cour européenne des droits de l'homme. Ces attaques d'une extrême violence contre les institutions, contre les magistrats au prétexte d'appartenance syndicale, et contre la haute institution constitutionnelle fragilisent l'État de droit, qui garantit l'égalité de tous devant la loi", conclut le texte.

Jean-Marc Ayrault a quant à lui qualifié jeudi dans un communiqué de "grave faute morale" le fait pour Nicolas Sarkozy de "mettre en cause l'honneur de la justice et de la police" dans la tribune qu'il publie. Le Premier ministre a en outre jugé que "la comparaison entre la République française et l'Allemagne de l'Est est insupportable", alors que l'ex-chef de l'État évoque la Stasi (police politique de la RDA, NDLR) à propos des écoutes judiciaires qui le visent.

Jean-Marc Ayrault "rappelle solennellement que la France est un État de droit. La liberté y est respectée. La loi est la même pour tous. Elle doit être respectée par tous". "Mettre en cause l'honneur de la justice et de la police est une grave faute morale", poursuit le Premier ministre, qui souligne que "dans un État de droit, les juges sont indépendants, et la police agit dans le cadre des lois. Le gouvernement y veille scrupuleusement". "Le respect des institutions de la République s'impose à tous, et particulièrement à ceux qui exercent ou ont exercé les plus hautes responsabilités", conclut le Premier ministre.

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Commentaires (105)

  • sam27

    Croyez vous qu'il soit raisonnable de s'exprimer positivement sur la liberté d'expression du president nicolas sarkozy, ...au risque d'etre censuré par cette gauche dite molle, mais pas si molle sur les questions d'écoute...

  • tournesol21

    J'ai perdu toute estime pour cette femme politique depuyis qu'elle s'est permis de mentir honteusement devant la presse.

  • athor

    Eh bien madame Taubira, vos mensonges répétées devant les Français nous ont fait INJURE !