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L'Opep et la Russie s'entendent pour augmenter la production de pétrole

Le cartel, associé à la Russie, va augmenter sa production d'un million de barils par jour pour tenter de stabiliser le marché et compenser le recul des exportations de l'Iran et du Venezuela.

Par Vincent Collen

Publié le 22 juin 2018 à 15:41

Les membres de l'Opep et la Russie sont parvenus à s'entendre, malgré les réticences de l'Iran. Réunis vendredi à Vienne, les quatorze pays exportateurs de pétrole ont décidé d'augmenter leur production d'un million de barils par jour. Leur objectif : stabiliser le marché, alors que les cours sont au plus haut depuis plus de trois ans, et compenser le recul des exportations de plusieurs pays, en particulier l'Iran et le Venezuela . Samedi, la Russie et neuf autres Etats producteurs qui ne font pas partie du cartel se sont associés à cet accord. L'alliance des 24 signataires qui représentent plus de la moitié de l'offre mondiale, en vigueur depuis fin 2016, est donc maintenue.

« Je pense que cela va contribuer de façon significative à répondre à la demande supplémentaire que nous prévoyons au second semestre », a déclaré Khaled Al-Faleh, le ministre saoudien de l'Energie à l'issue de la réunion à Vienne. L'Arabie saoudite, les monarchies du Golfe et la Russie ont réussi à arracher un accord à l'Iran. Téhéran plaidait pour une hausse moins importante. L'Iran, troisième producteur de l'Opep, ne pourra en effet pas bénéficier d'une hausse de la production en raison des sanctions américaines infligées au pays. 

Théoriquement, la production devrait donc augmenter d'un million de barils à partir du 1er juillet. En réalité, le volume actuel étant déjà en dessous des quotas fixés début 2017, la production supplémentaire devrait plafonner entre 600.000 et 700.000 barils, ce qui représente environ 0,5 % du total des volumes mondiaux.

Baisse des exportations iraniennes

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L'Opep tient compte du recul prévisible des exportations de l'Iran une fois que les sanctions américaines seront entrées en vigueur, en novembre. La production de brut iranienne devrait reculer de 700.000 barils par jour à la fin de l'année, prévoit Rystad Energy. « Il y a des signes que les exportations de pétrole de l'Iran ont déjà commencé à baisser début juin, surtout vers l'Europe », relève Bjornar Tonhaugen, analyste de ce consultant spécialisé.

Par ailleurs, la production du Venezuela, déjà en chute libre depuis l'an dernier sous l'effet de la crise politique que traverse le pays, pourrait encore baisser de 150.000 barils par jour à la fin de l'année, prévoit-il.

Donald Trump maintient la pression

Donald Trump avait publiquement demandé à l'Opep d'augmenter la production ces dernières semaines, redoutant une hausse des prix à la pompe aux Etats-Unis à l'approche des élections de novembre.

Vendredi, après l'annonce de l'accord, il a publié un Tweet exprimant un certain scepticisme sur les conséquences concrètes de la décision des pays producteurs . « J'espère que l'Opep augmentera la production de manière significative. Il faut maintenir les prix bas ! », a déclaré le président américain. Une façon de maintenir la pression.

Le brent et le WTI en hausse

Immédiatement après l'annonce de l'accord, les cours n'ont pas reculé. Au contraire, le baril affichait une forte hausse vendredi, la hausse de la production étant moins élevée qu'attendu par certains. Le brent de la mer du Nord a clôturé au-delà de 75 dollars, en progression de près de 3,5%. Le WTI américain cotait plus de 68,50 dollars, une progression proche de 5 %. « La réponse de l'Opep n'est pas suffisante pour faire baisser les prix », écrivent les analystes d'Oxford Economics.

Face à ce bond violent des cours, le ministre saoudien a tenté de calmer le jeu samedi, soulignant que l'Arabie saoudite avait les capacités disponibles nécessaires pour compenser tout recul de la production ailleurs dans le monde. « Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour préserver l'équilibre du marché », a déclaré Khaled al-Faleh. 

«Le marché devrait s'attendre à moins de volatilité dans le prix du pétrole à l'avenir, écrit Ann-Louise Hittle, analyste chez Wood Mackenzie. L'annonce d'aujourd'hui est un compromis entre la réponse à la pression des pays consommateurs et le besoin des pays producteurs de maintenir les prix et éviter de pénaliser leur économie »

Vincent Collen

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