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Les Emirats arabes unis à nouveau accusés de pratiquer la torture au Yémen

L’agence de presse Associated Press rapporte de nouveaux cas de violations des droits de l’homme commises par des militaires émiratis ou par des gardiens yéménites, sous la supervision d’officiers émiratis.

Le Monde avec AP, AFP et Reuters

Publié le 20 juin 2018 à 12h52, modifié le 20 juin 2018 à 12h52

Temps de Lecture 2 min.

Image non datée d’un dessin transmis à l’agence de presse AP. La légende en arabe dit :  « C’est ainsi qu’ils transportent les prisonniers de et vers la coalition. Entassés en nombre, les yeux bandés et menottés à l’arrière d’un pick-up Land Cruiser comme s’il s’agissait d’animaux et sous la menace d’une arme à feu. »

De l’intérieur d’une prison yéménite, contrôlée par les Emirats arabes unis (EAU), un artiste yéménite détenu sans inculpation raconte, avec des dessins, les tortures et les actes de violences sexuelles commises par des militaires des Emirats arabes unis agissant en toute impunité, rapporte l’agence de presse américaine Associated Press (AP) qui publie, mercredi 20 juin, une enquête sur le sujet.

Ces dessins ont été envoyés clandestinement à AP depuis la prison Beir Ahmed, dans la ville d’Aden, dans le sud du pays. Ils offrent un aperçu des violations des droits de l’homme imputées à des militaires émiratis ou à des gardiens yéménites sous la supervision d’officiers émiratis. Pour eux, les violences sexuelles sont un moyen visant à brutaliser les détenus et à obtenir des « aveux », ont déclaré à AP l’artiste et six autres détenus.

Selon l’agence AP, des actes de torture sexuelle sont commis dans quatre sites à Aden : l’un est à la base de Buriqa qui sert de quartier général aux forces émiraties. Un deuxième se situe dans la maison de Shallal Shaye, le chef de la sécurité d’Aden allié des Emirats arabes unis, et un troisième se trouve dans une discothèque devenue prison, appelée Wadah. Le quatrième est la prison de Beir Ahmed.

Des militaires américains ont été vus à la base de Buriqa, ainsi que des mercenaires colombiens, selon deux prisonniers et deux agents de sécurité. Les détenus sont incapables de dire si ces Américains, dont certains étaient en uniformes, appartiennent à l’armée ou s’il s’agit de mercenaires.

Déjà mis en cause en 2017

En juin 2017, AP avait révélé l’existence au Yémen d’au moins 18 sites de détention relevant des Emirats arabes unis (EAU), alliés de l’Arabie saoudite et des Etats-Unis, ou des forces yéménites entraînées par les EAU. L’agence avait relaté disparitions et cas de torture.

Les ONG Human Rights Watch (HWR) et Amnesty International s’en étaient faites l’écho, affirmant que les Emirats arabes unis administraient au moins deux « structures de détention informelles » au Yémen, ce que dément Abou Dhabi. HRW a aussi fait mention de l’usage d’armes à sous-munitions interdites par la convention d’Oslo entrée en vigueur en 2010.

Des responsables américains ont reconnu que les forces américaines recevaient des renseignements de leurs partenaires des EAU et avaient participé à des interrogatoires au Yémen.

L’agence AP a sollicité une réaction du Pentagone qui s’est borné à déclarer que les Etats-Unis n’avaient aucune preuve d’abus commis à l’encontre de détenus au Yémen. La Chambre des représentants a voté une résolution demandant si l’armée ou le renseignement américain violait la loi lors des interrogatoires de détenus au Yémen. Associated Press a cherché à obtenir une réaction de la part des Emirats arabes unis. En vain.

Le Yémen est déchiré depuis 2014 par une guerre qui oppose les rebelles chiites houthistes et leurs alliés – les forces restées fidèles à l’ex-président Ali Abdallah Saleh – aux troupes loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi.

En mars 2015, le conflit s’est aggravé avec l’intervention militaire d’une coalition menée par l’Arabie saoudite pour aider le pouvoir à chasser les houthistes, soutenus par l’Iran. Les Emirats arabes unis font partie de cette coalition et sont l’un des piliers de la coalition militaire, apportant un soutien essentiel au sol aux troupes progouvernementales qui rassemblent des forces hétéroclites.

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Ce conflit qui dure depuis bientôt quatre ans a fait près de 10 000 morts et provoqué une très grave crise humanitaire.

Le Monde avec AP, AFP et Reuters

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