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Politique

Mobilisation aux Etats-Unis contre le harcèlement sexuel en sciences

Selon un récent rapport des Académies des sciences américaines, le harcèlement sexuel dans le domaine des sciences fait des ravages. Pour le combattre, des mesures sont proposées.

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Le rapport a identifié trois types de harcèlement sexuel, symbolisés par un iceberg.

Le harcèlement sexuel dans le domaine des sciences ? Omniprésent ! Surtout dans les laboratoires (ingénierie, médecine…) des universités américaines. Telle est la bien triste conclusion du récent rapport des Académies des Sciences américaine publié le 12 juin 2018. Très largement médiatisé outre-Atlantique et outre-Manche, ses 310 pages téléchargeables gratuitement sont littéralement à charge et dénoncent une pratique quasi endémlque. En préparation depuis plus de deux ans, bien avant l'ère #MeToo, le rapport cite entre autres un sondage du système de l'Université du Texas qui révèle qu'environ 20% des étudiantes en sciences, plus d'un quart de celles qui ont choisi des formations d’ingénieurs et plus de 40% de celles inscrites en médecine déclarent avoir été victimes de harcèlement sexuel de la part du corps professoral ou du personnel.

Trois types de harcèlement sexuel

Comme le montre l’une des pages du rapport (voir photo), le comité a identifié trois types de harcèlement sexuel, symbolisés par un iceberg: dans la partie émergée, on trouve des pratiques relevant soit de la coercition sexuelle (le fait d'user de manipulations, menaces ou pressions physiques ou psychologiques) soit de l'attention sexuelle non désirée (agression sexuelle) ou bien encore, pour la partie immergée de l’iceberg, le harcèlement sexiste, le plus fréquent, englobant les ‘simples’ remarques inappropriées ou des pressions incessantse pour des rendez vous galants en passant par les insultes, voire la destruction des outils d’expérience utilisés par les femmes !

Autant d’informations très fortement relayées mi-juin par les médias anglo-saxons, tant par le New York Times que par de prestigieuses revues scientifiques comme Nature ou encore le British Medical Journal. En prime, depuis la parution du rapport, circule sur Youtube une video de trois minutes où la présidente des Académies des Sciences, Marcia McNutt, géophysicienne,  dénonçe d'un ton grave le phénomène et propose des solutions pour l’enrayer.

Soit une quinzaine de recommandations parmi lesquelles figure par exemple le souhait de révision des conseils académiques, afin que les étudiantes et les jeunes chercheuses ne dépendent pas d'un chercheur principal pour l'avancement et l'accès aux subventions. Ou encore une plus grande équité entre les sexes dans les postes de direction, la nécessité de mettre en place des alternatives à la hiérarchie traditionnelle, sans oublier la protection et le soutien des victimes qui souvent abandonnent leurs carrières. "Le fait de perdre des talents dans les sciences, l'ingénierie et la médecine nuit à notre pays et très franchement au monde", a déclaré Paula Johnson, présidente du Wellesley College, presidente of Wellesley College (Massachusetts) et co-présidente du rapport. En espérant que ces mesures permettront de mettre fin à une pratique méprisable relayée par un nouveau hashtag #Sciencetoo.

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