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Santé

Oeufs contaminés aux Pays-Bas : un rapport incrimine gouvernement et agriculteurs

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Le scandale des oeufs contaminés au fipronil s'est étendu à 45 pays et a conduit au retrait de dizaines de millions d'oeufs de la vente
Le scandale des oeufs contaminés au fipronil s'est étendu à 45 pays et a conduit au retrait de dizaines de millions d'oeufs de la vente
dpa/AFP/Archives - Holger Hollemann

Un rapport parlementaire a incriminé lundi aux Pays-Bas le gouvernement, l'organisme chargé de la sécurité alimentaire et sanitaire NVWA ainsi que les éleveurs dans le scandale aux oeufs contaminés de l'été dernier qui s'était étendu à 45 pays.

Des dizaines de millions d'oeufs contaminés avaient dû être retirés de la vente et détruits, parallèlement à la fermeture de centaines d'élevages de volaille, après la révélation en juillet 2017 de la présence de fipronil, un antiparasitaire utilisé sur les animaux domestiques mais interdit dans la chaîne alimentaire. Il avait été pulvérisé de manière frauduleuse dans les poulaillers d'une entreprise néerlandaise.

Selon le rapport, établi par une commission parlementaire indépendante, des indications de contamination au fipronil existaient dès novembre 2016 et auraient dû faire l'objet d'une action du NVWA.

Mais le NVWA n'a déclaré l'affaire que le 18 juillet 2017, et a attendu la semaine suivante pour fermer quelque 258 élevages. Des millions d'oeufs contaminés avaient entretemps étaient distribués jusqu'à Hong Kong.

"Les sociétés présentes dans la chaîne de production d'oeufs, le NVWA et les ministères de l'Agriculture et de la Santé publique ont tous échoué à accorder une priorité suffisante à la sécurité alimentaire", lit-on dans le rapport.

Le scandale a démarré avec l'utilisation par la société néerlandaise de désinfection Chickfriend, liée au fournisseur belge de produits sanitaires Poultry-Vision, d'un produit pour lutter contre le pou rouge, présenté comme "naturel" mais contenant du fipronil ainsi que d'autres substances interdites.

Les deux sociétés sont visées par des enquêtes judiciaires en Belgique et aux Pays-Bas. Deux dirigeants de Chickfriend ont été arrêtés le 10 août 2017 puis remis en liberté début octobre dans l'attente de leur procès.

La découverte de la contamination avait déclenché une querelle avec l'Allemagne, pour savoir depuis combien de temps les responsables néerlandais connaissaient le problème, et provoqué un débat sur le système d'alerte au sein de l'Union européenne où 25 des 28 membres ont été touchés hormis la Croatie, la Lituanie et le Portugal.

La Belgique, où un éleveur avait retrouvé des traces de fipronil dans ses oeufs début juin, n'a alerté ses partenaires de l'UE que le 20 juillet. Et l'affaire n'a éclaté au grand jour que le 1er août lorsque La Haye a annoncé publiquement que du fipronil avait été détecté dans des centaines de milliers d'oeufs.

La Commission a accusé les Pays-Bas d'avoir étouffé les informations sur cette contamination. La Haye a assuré avoir été informé de la présence de fipronil dans des plumes de volailles mais pas dans des oeufs.

Le scandale n'a pas fini de faire des remous. Mi-juin, l'association Foodwatch a révélé l'utilisation d'une quinzaine de produits interdits --pesticides et désinfectants-- dans une soixantaine d'élevages néerlandais produisant des oeufs biologiques.

Et le 11 juin, les autorités allemandes ont annoncé le rappel d'environ 73.000 oeufs contaminés provenant des Pays-Bas.

Les pertes financières consécutives au scandale ont été évaluées par le gouvernement néerlandais entre 65 et 75 millions d'euros.

L'Organisation mondiale de la santé estime le fipronil "modérément toxique" et dangereux pour les reins, le foie et la thyroïde s'il est absorbé en grandes quantités. Les faibles concentrations mesurées dans les oeufs contaminés rendent toutefois le risque d'empoisonnement très faible.

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