Salvador: libération anticipée d'une femme condamnée pour avortement

Mariana Lopez, est la quatrième Salvadorienne condamnée pour avortement à être libérée. Ici, 
Maira Figueroa, libérée après 15 d’une peine qui devait en durer le double.

© MARVIN RECINOS - AFP

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Par Belga

Le Salvador, l'un des pays au monde où la législation anti-avortement est l'une des plus strictes, a libéré lundi une femme condamnée pour avortement à 25 ans de prison et qui en avait purgé 18, a indiqué la direction des établissements pénitentiaires.

Mariana Lopez, 40 ans, est la quatrième Salvadorienne condamnée pour avortement à être libérée depuis le début de l'année. Elle a été informée de sa libération par le vice-ministre de la Justice et de la Sécurité, Raul Lopez, qui s'est rendu au centre pénitentiaire d'Izalco, à 60 km à l'ouest de San Salvador, a indiqué à l'AFP, le bureau des communications des centres pénitentiaires. Marina Lopez avait été condamnée en 2000 pour homicide après avoir fait une fausse couche.

Sa remise en liberté "est une grande victoire pour les femmes injustement condamnées par un système machiste, patriarcal et et misogyne", a déclaré à l'AFP l'avocate Ana Martínez, de l'Association des citoyens pour la dépénalisation de l'avortement thérapeutique, éthique et eugénique (ACDATEE). La semaine dernière, un tribunal salvadorien a également ordonné la libération d'Elsi Rosales, détenue depuis août. Elle était jugée pour avortement après la mort d'un nouveau-né en dehors de l'hôpital. Au cours des derniers mois, deux autres Salvadoriennes, condamnées pour avortement, ont été libérées.

27 femmes emprisonnées pour avoir subi un avortement

En février, Teodora Vasquez, victime d'une fausse couche et condamnée à 30 ans de prison, avait été libérée après 11 ans de prison. En mars, Maira Figueroa avait également retrouvé la liberté après 15 ans de détention. En janvier, la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) a exhorté le Salvador à "réexaminer" les condamnations de 27 femmes emprisonnées pour avoir subi un avortement. L'IVG est interdit dans une quinzaine de pays à travers le monde, dont six en Amérique Latine: le Honduras, le Nicaragua, le Salvador, le Surinam, Haïti et la République dominicaine. Mi-juin, il a été légalisé en Argentine. Le texte a été adopté par la chambre des députés, avec une courte majorité: 129 voix pour, 125 contre.

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