Partager
Santé

Quand le brevet se passe à l'hôpital

Le 28 et le 29 juin 2018, les collégiens de toute la France plancheront sur les épreuves du brevet. Certains, malades, composeront depuis des hôpitaux.

réagir
Institut de cancérologie Gustave Roussy à Villejuif

Institut de cancérologie Gustave Roussy à Villejuif

© JOEL SAGET / AFP

Quelque 835.000 élèves de troisième vont passer les épreuves du brevet durant 2 jours : du 28 au 29 juin 2018. Mais tous ne vont pas plancher depuis les tables d'un établissement scolaire. C'est notamment le cas de Jason, 15 ans, "un peu stressé". Il est soigné pour un cancer depuis novembre 2017 : il a donc révisé chez lui et à l'hôpital, avec des profs de l'association "L'Ecole à l'hôpital". Avec deux autres adolescents de son âge, Jason composera dans une petite salle du centre de lutte contre le cancer Gustave-Roussy à Villejuif (Val-de-Marne), située à l'étage des enfants.

"Passer le brevet, c'est être comme les autres"

Il a déjà passé l'oral de cet examen. Parmi les thèmes proposés, il a choisi "le parcours santé", avec pour angle "les soins de support à l'hôpital". "Je connaissais bien le sujet", ajoute-t-il avec un petit sourire. Atteint d'un sarkome d'Ewing, une forme rare de cancer des os qui touche principalement les adolescents, il n'a pu se rendre dans son collège de Montreuil qu'en pointillé. Au vu de ses bons résultats scolaires des années précédentes, son établissement a décidé de le faire passer en seconde en 2019, quels que soient ses résultats à l'examen. Mais "passer le brevet, c'est être comme les autres", dit-il. Et peut-être aussi, faire plus que les autres...

L'adolescent, passionné par les langues étrangères, prépare en parallèle pour décembre 2018 le premier niveau du "JPLT", test d'aptitude en japonais. Pendant ses heures perdues, il invente aussi une langue étrangère, qu'il a baptisée le Llevitz, "à partir de l'alphabet kazakh cyrillique", précise-t-il avec un clin d'oeil. "Je veux entretenir mon cerveau, je ne veux pas qu'il devienne du chewing-gum", raconte Jason, en se remémorant le brevet blanc qu'il a passé au printemps alors qu'il était en chambre stérile à l'hôpital. "J'ai lâché au bout de 30 secondes". L'adolescent a terminé en avril 2018 ses séances de chimiothérapie et vient de débuter des séances de radiothérapie.

Des professeurs à la retraite, des enseignants toujours actifs à la rescousse des enfants et des adolescents

Pendant l'année, Jason a reçu des cours de professeurs de l'Education nationale et d'enseignants bénévoles de L'Ecole à l'hôpital, une association créée en 1929 et qui travaille en partenariat avec l'Education nationale et les équipes médicales pour assurer, autant que possible, le suivi scolaire des enfants hospitalisés en Ile-de-France. Ces cours particuliers sont dispensés dans la chambre des malades, dans une petite salle mise à disposition au sein de l'hôpital, ou encore par exemple au chevet d'un enfant diabétique pendant sa séance de dialyse. Le dispositif complète les leçons données par les professeurs envoyés par l'Education nationale. Les cours s'appuient sur les programmes, mais sont adaptés à l'état de fatigue et au moral des enfants. L'association a une coordinatrice par hôpital chargée de faire le lien entre l'élève, les profs et le corps médical, qui doit toujours donner son aval.

Les 500 bénévoles déployés par l'association dans 40 hôpitaux franciliens sont souvent des professeurs à la retraite, des enseignants prêts à consacrer une à deux demi-journées par semaine à l'association. Il faut avoir au moins une licence et une expérience pédagogique. Un entretien individuel s'assure des motivations du bénévole, explique Laeticia de Guerre, la présidente de l'association. "On n'est pas dans l'émotion et les sentiments. Ils doivent avoir compris qu'ils sont là en tant qu'enseignant, pour donner des cours et permettre au jeune de rester en lien avec sa vie d'enfant ou d'adolescent, où l'école occupe une grande place". "Un enfant pas malade, les adultes lui posent des questions sur l'école. Un enfant malade, on va lui parler de sa maladie", regrette Laeticia de Guerre. Or "même en soins palliatifs, il y a un projet de vie", déclare-t-elle.

Commenter Commenter
à la une cette semaine

Centre de préférence
de vos alertes infos

Vos préférences ont bien été enregistrées.

Si vous souhaitez modifier vos centres d'intérêt, vous pouvez à tout moment cliquer sur le lien Notifications, présent en pied de toutes les pages du site.

Vous vous êtes inscrit pour recevoir l’actualité en direct, qu’est-ce qui vous intéresse?

Je souhaite recevoir toutes les alertes infos de la rédaction de Sciences et Avenir

Je souhaite recevoir uniquement les alertes infos parmi les thématiques suivantes :

Santé
Nature
Archéo
Espace
Animaux
Je ne souhaite plus recevoir de notifications