Si le lien entre les températures hivernales et la mortalité des personnes sans domicile fixe semble couler de source, les dangers auxquels ils font face lors des fortes chaleurs sont moins connus. Et selon un article publié dans Mother Jones, le réchauffement climatique ne fera qu’aggraver la situation.
La chaleur extrême est déjà la principale cause de décès liés aux conditions météorologiques aux États-Unis. Si le nombre de sans-abri continue d’augmenter parallèlement aux températures, il y aura pour sûr de sérieuses conséquences sanitaires.”
C’est le point de vue que défend l’auteur de l’article Paul Chakalian, doctorant à l’université d’Arizona et spécialiste des vulnérabilités engendrées par le changement climatique. Selon ce dernier, “plusieurs facteurs exacerbent l’ampleur de cette crise de santé publique imminente”, parmi lesquels un phénomène, connu sous le nom d’“îlot de chaleur urbain”, qui amplifie la chaleur dans les grandes villes. “En plus d’augmenter les températures locales, ces îlots de chaleur peuvent empêcher le refroidissement nocturne naturel”.
“Ces effets seront surtout ressentis par les personnes qui n’ont pas accès à une climatisation, comme les personnes sans domicile fixe”, développe l’article de Mother Jones. En effet, vivant à l’extérieur et parfois sans accès à l’eau, ils auraient plus de risques d’être victimes de déshydratation et de coups de chaleur.
Pas tous égaux devant le réchauffement climatique
“Bien qu’il puisse être tentant de considérer les changements climatiques […] comme des problèmes naturels, ils sont fondamentalement attribuables aux processus sociaux”, affirme le chercheur. Souvent appelé “vulnérabilité sociale”, ce concept permet d’analyser les effets des conditions météorologiques extrêmes sur les individus.
L’article rappelle également que 2017 est la première année où l’on a observé une augmentation du nombre de sans-abri aux États-Unis, depuis presque dix ans. Leur nombre a augmenté de 9 % entre 2016 et 2017, ce qui représente “plus de 180 000 Américains exposés aux éléments chaque nuit”.
Lancé en 1976 par quelques passionnés de journalisme d’investigation, Mother Jones revendique fortement son identité progressiste et contestataire. Ce magazine de gauche, d’envergure nationale, traite de l’actualité ainsi que des grands thèmes de notre temps : environnement, justice sociale, etc.
Le nom du titre reflète ses valeurs : militantisme, défense des intérêts des travailleurs et qualités rhétoriques. Il porte le surnom de Mary Harris (1837-1930), veuve d’un immigrant irlandais, devenue un symbole de la classe ouvrière, du mouvement syndical et de la gauche contestataire aux États-Unis. Le magazine se donne pour mission d’informer et d’inspirer un monde plus juste et plus démocratique. En 1977, Mother Jones a été primé par les National Magazine Awards pour son enquête sur la dangereuse Ford Pinto. La plupart des articles sont écrits par des journalistes indépendants. Afin d’éviter toute pression commerciale, le magazine repose essentiellement sur les contributions financières des lecteurs.
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