Après 27 ans sur Inter, Bernard Guetta tire sa révérence

Le journaliste abandonne sa chronique matinale très suivie pour se consacrer à un projet éditorial.

 La chronique de Bernard Guetta est un des grands succès d’Inter.
La chronique de Bernard Guetta est un des grands succès d’Inter. LP/ALAIN AUBOIROUX

    Il va laisser à la rentrée 2 millions d'auditeurs orphelins. Après 27 ans de bons et loyaux service à France Inter où il présentait à 8 h 17 une chronique consacrée à la géopolitique, Bernard Guetta tire sa révérence. Il n'abandonne pas pour autant le journalisme puisqu'il part avec un nouveau projet dans ses cartons. Il va lancer avec la maison d'édition Flammarion « un tour du monde en une quinzaine de livres, pays par pays », a-t-il expliqué à Télérama.

    A 67 ans, Bernard Guetta semble avoir pris tout le monde de cours. A commencer par Laurence Bloch, la patronne de France Inter. La nouvelle à peine connue, elle a tenu à le remercier « pour ces 6 000 moments d'intelligence et de cœur ». « Tous les matins il nous a donné à penser et plus que cela. Il nous a fait comprendre que nous étions tous citoyens du monde et qu'à ce titre nous étions comptables de ce qui lui advenait », écrit-elle dans une lettre publiée sur le site de la station.

    Si elle se félicite que Bernard Guetta « retrouve le bonheur du terrain, de l'enquête, de la découverte avec un très beau projet éditorial », elle entend bien le revoir à France Inter rapidement. Car pour ce projet, poursuit-elle, « nous souhaitons tous les deux qu'il ait une traduction radiophonique sur France Inter ». De son côté, Bernard Guetta a confirmé à « Télérama » qu'il n'avait pas définitivement dit au revoir à sa radio. « Nous tenons à garder un lien, pourquoi pas avec de grands récits audios, précise-t-il. Le long reportage audio a existé ; j'adorerais pouvoir le réinventer. »

    Retour à la presse écrite

    Avec Flammarion, Bernard Guetta revient à ses premiers amours : l'écrit. Avant de prendre le micro, il a en effet été pendant de longues années journaliste en presse écrite. Au « Nouvel Observateur » où il a fait ses premières armes, puis au « Monde » où il fut correspondant du journal à Vienne, Varsovie, Washington, puis à Moscou. En 1981, il reçoit le très prestigieux Prix Albert Londres pour son suivi de la crise polonaise. Aujourd'hui, son objectif « est de vivre plusieurs mois dans une société pour y réaliser un travail de fond, à mi-chemin entre les choses vues et entendues, et la littérature », confie-t-il à « Télérama ». Et d'avouer avoir pris cette décision « dans la douleur, bien évidemment. On ne sort pas d'une si longue histoire d'amour sans un pincement au cœur ».

    Reste maintenant à savoir comment France Inter va gérer ce départ. Même si ses éditos souvent engagés faisant grincer quelques dents, la chronique de Bernard Guetta est un des grands succès d'Inter. Avec 2 millions de fidèles, elle a largement contribué à la bonne santé de la matinale de la station…