Un homme qui tentait de faire passer en contrebande des flacons de sperme a été arrêté à la frontière entre la Thaïlande et le Laos.

Il existe un lien entre la mauvaise qualité du sperme et une augmentation de la mortalité et de la morbidité chez les hommes (image d'illustration).

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Moins nombreux et de mauvaise qualité: alerte sur la qualité du sperme des Français! Dans un nouveau rapport, Santé publique France note une forte dégradation."Entre 1989 et 2005, une baisse significative et continue de 32,2% de la concentration spermatique a été observée" chez les Français, explique le dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire, paru ce mardi. L'étude note dans le même temps "une diminution significative (...) du pourcentage de spermatozoïdes de morphologie normale".

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Concentration spermatique chez les hommes de 35 ans, France, 1er janvier 1989-31 décembre 2005.

© / Santé Publique France

Si l'étude s'appuie sur une méta-analyse de 1989 à 2005, les auteurs se permettent de préciser qu'il "est possible que cette baisse ait débuté dans les années 1970 si l'on prend en compte une étude précédente réalisée en région parisienne de 1973 à 1992". Et, fait préoccupant pour les chercheurs, une autre étude "n'observe aucune atténuation de la baisse dans les années les plus récentes (jusqu'à 2011)".

La qualité du sperme: "un indicateur global de santé publique"

Non seulement ces résultats ont des conséquences sur la fertilité des hommes français, mais les auteurs rappellent aussi que la qualité du sperme est un indicateur global de santé publique. Il existe en effet un lien "entre une mauvaise qualité du sperme et une augmentation de la mortalité et de la morbidité chez les hommes, toutes causes confondues".

La France n'est pas le seul pays concerné par ce double phénomène de baisse de la fertilité et de dégradation de la santé. La méta-analyse la plus récente "confirme une baisse linéaire de la concentration spermatique dans les pays occidentaux (Amérique du Nord, Europe, Australie et Nouvelle-Zélande) entre 1973 et 2011 et la quantifie à 1,4% par an" assure le rapport. En France, cette baisse est en moyenne de 2% par an de 1989 à 2005.

La dégradation continue du sperme pourrait être due à plusieurs facteurs selon les chercheurs : "les expositions aux PE [perturbateurs endocriniens], présents de façon croissante et ubiquitaire dans l'environnement" mais aussi "le tabagisme chez les femmes enceintes", "des facteurs nutritionnels ou métaboliques, la pollution atmosphérique ou des modifications de mode de vie (sédentarité, stress, chaleur, sommeil)". Aucun facteur ne semble, pour le moment, prédominer sur un autre.

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