40 000 pièces tracées depuis 2014
Une fois les armes récupérées, elles sont photographiées. Commence ensuite la phase du traçage. Il s’agit du suivi systématique du parcours des armes et des munitions depuis le fabricant jusqu’à l’utilisateur final. Il constitue un outil unique pour identifier une arme, ses origines et ensuite vérifier si elle a fait l’objet d’un détournement. C’est le travail de Meredith Horne, basée à Londres, au siège de l’organisation. "Fin 2015, nous avons récupéré des armes à l’organisation terroriste état islamique. Nous les avons documentées et nous avons tracé ces armes. Elles ont été fabriquées en Europe fin 2015 et légalement exportées vers l’Amérique du Nord. Nous avons pu prouver qu’elles avaient été détournées en deux mois seulement. C’est très court. Cela montre que la chaîne d’approvisionnement a été très courte, qu’il y a eu peu d’intermédiaires entre le moment de fabrication et celui du détournement."
L’organisation "Conflict Armament Research" a été mise en place fin 2011 et travaille depuis 2013 grâce à l’impulsion de nombreux pays européens mais sans moyen d’action direct : "C’est l’Union Européenne qui finance en grande partie nos recherches. Nous sommes présents dans 27 pays", explique Marcus Wilson, directeur général de l’organisation. "Notre mission est de publier tous nos rapports pour tous les publics. Mais notre objectif est d’informer ceux qui font les lois et ceux qui prennent les décisions au niveau européen pour que cela ait un impact positif."
Depuis 2014, 40 000 pièces ont été analysés rien qu'en Irak et en Syrie. Quatre seulement étaient belges. Elles provenaient de la FN à Herstal.