"Fais pas l'idiot, on connaît ta famille!": le calvaire du pilote d'hélicoptère pendant l'évasion de Redoine Faïd

Le pilote de l'hélicoptère, pris en otage lors de l'évasion de Redoine Faïd de la prison de Réau dimanche 1er juillet, a livré le calvaire qu'il a vécu à nos confrères de RTL.

osclavo Publié le 04/07/2018 à 12:41, mis à jour le 04/07/2018 à 12:42
L'hélicoptère utilisé par Redoine Faïd a été retrouvé à Gonesse (Val-d'Oise), à une soixantaine de kilomètres de la prison. Photo EPA/MaxPPPP

La France a découvert mercredi 4 juillet, le visage et la voix de Stéphane Buy, pilote instructeur d'hélicoptère, pris en otage par un commando armé qui s'est servi de son Alouette cinq places pour faire évader Rédoine Faïd lors d'une opération spectaculaire.

Et pourtant cette journée ensoleillé du dimanche 1er n'augurait en rien ce qui allait se dérouler.

"Pour moi, c'était un baptême comme un autre, livre le pilote. C'était la deuxième ou troisième fois que je les voyais."

Stéphane Buy imagine seulement"un père qui voulait faire plaisir à son fils" alors que les deux hommes âgés d'une cinquantaine et d'une vingtaine d'années le suivent dans le hangar où sont stationnés les hélicos.

"Ils m'ont contraint et prévenu que ma famille était en danger"

Mais tout bascule quand les deux hommes le forcent à choisir un appareil en particulier pour ce vol.

"Je dis 'Non, je peux pas prendre cette machine, elle n'est pas dédiée à ça' (...) Là, tout bascule, ils m'agressent (...) , raconte Stéphane Buy, la voix marquée par l'émotion. Ils m'ont contraint et prévenu que ma famille était en danger".

On lui précise que quelqu'un se trouve devant chez lui et on le force à se poser sur un champ qu'il ne connait pas.

A ce moment l'un des agresseurs sort une arme de poing et lui explique que le plan est "d'aller chercher un ami à la prison de Réau" . Les coups de crosse sur la tête pleuvent alors qu'on l'oblige à se mettre à genoux.

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"Je n'avais pas le choix avec deux colts sur la tête"

Stéphane Buy doit redécoller et prendre la direction de Melun pour se poser quelques instants plus tard dans une clairière marquée d'une bâche blanche, qu'il ne saura pas retrouver en refaisant le parcours avec la PJ de Versailles.

"J'avais pas le choix, avec deux colts sur la tête", poursuit le pilote.

"Des hommes cagoulés" chargent alors du matériel et, armés de fusils d'assaut Kalachnikov et d'une meuleuse thermique, montent à bord de l'Alouette qui ne veut plus redécoller.

"Ça a été le cauchemar. Ils ont dû croire que je simulais une fausse panne, j'ai reçu des coups de crosse de plus en plus violents et je suis tombé par terre, inconscient. Ça a duré très longtemps (...) et ils étaient de plus en plus méchants."

Finalement l'appareil reprend les airs et se dirige vers la prison de Réau. 

>>RELIRE.La maison d'arrêt de Grasse redoute un scénario à la Redoine Faïd

"Il était très silencieux. Je ne savais pas à qui j'avais affaire"

En vol stationnaire au dessus de la cour d'honneur, le pilote manœuvre et pose l'appareil. "Une dropping zone que je ne connais pas. Je ne me sens pas en danger du tout, je suis tellement concentré sur mon vol."

Le commando débarque et va chercher Rédoine Faïd en laissant un homme qui tient en joue Stéphane Buy.

"Il était très silencieux. Je ne savais pas à qui j'avais affaire", raconte l'otage qui a découvert l'identité de son passager par la police.

On lui demande de se poser près du Bourget en région parisienne et le commando tente de mettre le feu à l'appareil avant de disparaître.

>>RELIRE.Mais pourquoi l'évasion de Rédoine Faïd suscite-t-elle autant de messages d'admiration en France?

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Var-Matin

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