En image : le Top 10 des Fortunes de France en 2018

Alain et Gérard Wertheimer. Leur fortune s'élève à 40 milliards d'euros. Les petits-fils de Pierre Wertheimer, qui avait confondé Chanel en 1924 avec Coco Chanel, possèdent 100% de cette maison de luxe.

A la 10e place du classement 2018 des Fortunes de France réalisé par Challenges se trouvent François Perrodo et sa famille (Perenco). Avec une fortune de 8,5 milliards d'euros, il passe de la 13e à la 10e place en un an. La famille fondatrice du plus gros producteur pétrolier indépendant d'Europe en contrôle 100%. Ses 2.000 puits lui assurent une production d’environ 210.000 barils/jour, soit l’équivalent d’un chiffre d’affaires de plus de 5 milliards de dollars. François pilote le pétrole, tandis que sa soeur, Nathalie gère les vignobles (Labegorce et Marquis d’Alesmes) et Bertrand, le plus jeune, dirige le family-office. 

Emmanuel Besnier et sa famille (Lactalis) passe de la 11e à la 9e place en 2018 dans le classement des Fortunes de Challenges. Sa fortune s'élève à 12 milliards d'euros. La fratrie Besnier (Emmanuel, Jean-Michel et Marie) voit sa fortune fortement progresser. Pour ses calculs, Challenges se base sur les comptes déposés par plusieurs entités du groupe dans différents pays. Nous estimons son chiffre d’affaires consolidé à plus de 17 milliards d'euros. Mais Emmanuel, le PDG du groupe, refuse de communiquer ses comptes, même aux parlementaires, en dépit de la loi Sapin 2 qui l’y oblige pourtant.

En 8e place du classement 2018 (contre la 9e en 2017) des Fortunes de France se trouvent Pierre Castel et sa famille (Castel Frères). Leur fortune s'établit à 12,5 milliards d'euros. A 92 ans, cet exilé en Suisse détient 80% son groupe, leader français du vin (et n°3 mondial), avec ses “marques” comme Malesan, Patriarche, Kriter ou Listel. S’y ajoutent le réseau de magasins Nicolas et quelques crus prestigieux, comme Beychevelle, détenu à 50%. Le pan “africain” du groupe (bière, sucre, embouteillage...) est moins visible, mais sa rentabilité peut être estimée, grâce à la valorisation qu’en fait son partenaire ABInBev.

Avec une fortune de 23,8 milliards d'euros, la famille Dassault (Groupe industriel Marcel Dassault) s'établit à la 7e place du classement 2018 des fortunes de Challenges (contre la 5e place l'an dernier). Suite au décès de Serge Dassault, en mai dernier, c’est le fidèle Charles Edelstenne qui prend la direction d’un groupe constitué de Dassault Aviation et Dassault Système, Immobilière Dassault, 24% de Thalès, 5,1% de Biomérieux, auxquels s’ajoutent Artcurial, Le Figaro, et des vignes en quantité (et qualité). Un patrimoine qui appartient désormais aux quatre enfants de Serge: Olivier (en photo), Laurent, Marie-Hélène et Thierry.

François Pinault et sa famille (Kering) grimpent d'une place au classement des Fortunes de Challenges en 2018, avec une fortune qui s'établit à 30,5 milliards d'euros. En trois ans, la fortune de cette famille bretonne, qui possède 41% de son groupe de luxe, a quasiment triplé. Kering affiche une belle santé, l’an dernier, il affichait le plus gros résultat net de son histoire, validant le recentrage du groupe sur le luxe. Par ailleurs, les Pinault possèdent la maison de ventes Christie’s, et un beau patrimoine viticole (Château Latour, Chateau Grillet, Domaine d’Eugénie) enrichi par le rachat du prestigieux Clos de Tart.

En 2018, Gérard Mulliez et sa famille (groupe Auchan) occupent la 5e place du classement des fortunes de France, avec une fortune de 38 milliards d'euros. Ils étaient 4e en 2017. L’Association familiale Mulliez, qui compte environ 700 membres, détient 93% du groupe de distribution nordiste (CA: 87 milliards). Un groupe complexe, qui, en plus d’Auchan, comprend Pimkie, Acadie, Kiabi, Boulanger, Mobivia... et une partie de Décathlon. S'y ajoutent d'autres sociétés non consolidées, en Belgique notamment, et plusieurs milliards d'actifs immobiliers, difficile à estimer précisément.

Avec une fortune de 39,3 milliards d'euros, Françoise Bettencourt-Meyers et sa famille (L'Oréal) occupe la 4e place du classement 2018 des Fortunes de France. Après la disparition de Liliane Bettencourt en septembre 2017, sa fille unique et ses enfants possèdent plus de 33% du n°1 mondial de la cosmétique (CA: 26 milliards). Cette participation est détenue à travers la holding Théthys. Celle-ci reçoit environ 500 millions d’euros de dividendes par an et s’est lancée dans un vaste programme d’investissement dans la santé (Sebia, Elsan) et l’éducation (Galileo).

Comme en 2017, Axel Dumas et la famille Hermès occupent la 3e place du classement des Fortunes de France de Challenges, avec une fortune de 39,6 milliards d'euros. La branche principale des héritiers du groupe de luxe coté (CA: 5,5 milliards) en possède 66,7%, à travers un holding, H51, créé en 2011, pour résister à la tentative d’OPA de Bernard Arnault. En juin, le groupe a intégré le CAC 40, couronnant une hausse du cours de 75% en deux ans. Nous avons compté à part un autre membre de la famille, Nicolas Puech, qui refuse d’intégrer la holding familiale.

Alain et Gérard Wertheimer et leurs familles (Chanel) passent en 2018 de 6e à la 2e place du classement des Fortunes de France établi par Challenges. Leur fortune s'élève à 40 milliards d'euros. Les petits-fils de Pierre Wertheimer, qui avait confondé Chanel en 1924 avec Coco Chanel, possèdent 100% de cette maison de luxe. Gérard est en Suisse, Alain à New-York. Les derniers résultats connus, ceux de 2016, montrent une baisse de 9% de l’activité, à 4,6 milliards d’euros, pour seulement 715 millions de bénéfices. Mais les dividendes des deux frères, eux, ont doublé, passant de 1,3 à 2,6 milliards, ce qui valide notre valorisation.

Comme en 2017, Bernard Arnault et sa famille (LVMH) occupent la 1ère place du classement des Fortunes de France établi par Challenges, avec une fortune de 73,2 milliards d'euros. La fortune du PDG de LVMH a bondi de 56% cette année, grâce à un cours en forte hausse (+25%) mais aussi à l’absorption de la holding Christian Dior, qui lui a permis d’augmenter son contrôle sur son groupe, qui passe de 35,2% à 46,6%. Par ailleurs, il détient aussi, 1% de Hermès, reliquat de sa tentative d’OPA sur le groupe de luxe, plus 8,8% de Carrefour et le groupe de presse Les Echos/Le Parisien.