Chômage : la Cour des comptes étrille le plan 500 000 formations de Hollande

Dans un rapport sur la formation des demandeurs d'emploi, les magistrats financiers dénoncent les « nombreux exemples de ce qui ne devrait pas être fait ».

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François Hollande avait annoncé son plan de formation des chômeurs début 2016 pour contibruer à inverser la courbe du chômage. 

François Hollande avait annoncé son plan de formation des chômeurs début 2016 pour contibruer à inverser la courbe du chômage. 

© UGO AMEZ/SIPA

Temps de lecture : 3 min

C'est un véritable réquisitoire que dresse la Cour des comptes contre le plan de formation de 500 000 chômeurs de François Hollande lancé en 2016, à l'approche de l'élection présidentielle. Le gouvernement d'Édouard Philippe, qui travaille à l'élaboration de son plan d'investissement sur les compétences (PIC) doté de 11 milliards d'euros sur cinq ans pour former un million de chômeurs et un million de jeunes sans qualification conformément à une promesse de campagne d'Emmanuel Macron pourra y trouver « de nombreux exemples de ce qui ne devrait pas être fait », selon les mots des magistrats qui ont enquêté sur la formation des chômeurs en France.

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« Apports à un rythme irrégulier de moyens supplémentaires, objectifs purement quantitatifs et assis sur des besoins mal définis, calendrier irréaliste, cofinancements incertains, définition a posteriori du suivi », tout, ou presque, a été défaillant dans le plan Hollande, estime la Cour des comptes dans son rapport.

Certes, l'objectif affiché au départ, à savoir l'entrée en formation d'un million de chômeurs en 2016, soit deux fois plus qu'en 2015, a bien été atteint, soulignent ses auteurs. Mais cela s'est fait « au détriment de la rigueur financière et de la qualité du parcours de formation ». Les contrats signés avec les régions, compétentes en matière de formation des chômeurs depuis les années 1980, ont été signés dans la précipitation, si bien que celles-ci ont privilégié le remplissage des stages qu'elles avaient déjà achetés auprès des organismes de formation. Ce qui a fait courir le risque d'y orienter « des personnes qui n'avaient pas le profil adéquat ou qui ne présentaient pas la motivation requise », déplore la Cour. Les taux d'abandon ont d'ailleurs été importants pour les stages les plus communs, comme dans la maçonnerie ou la distribution.

Des résultats décevants

Pire, le compte personnel de formation (CPF), instauré en 2014, a en fait été largement mobilisé comme complément au financement du plan de François Hollande par Pôle emploi et les régions, au lieu de permettre aux demandeurs d'emploi de l'utiliser pour acheter une formation auprès des organismes de leur choix, contrairement à l'esprit originel de la mesure.

De manière générale, le rapport de la Cour des comptes n'est pas tendre avec la politique de formation des chômeurs menée depuis des années en France. Les moyens ont bien augmenté depuis l'éclatement de la crise financière en 2008 pour atteindre 5,6 milliards d'euros en 2016 (0,26 point de PIB). Mais, comme souvent, cela c'est fait à coups de plans exceptionnels successifs, qui n'ont fait qu'opacifier des circuits de financements déjà complexes incluant les régions – officiellement responsables de cette politique – Pôle emploi, l'État ainsi que les syndicats et le patronat. Les régions, en particulier, sont jugées incapables de faire la transparence sur les moyens qu'elles engagent pour la formation des chômeurs, faute de comptabilité digne de ce nom.

Conclusion, « les résultats de la formation des demandeurs d'emploi apparaissent décevants », déplore la Cour des comptes. « En dehors du cas particulier des formations de type « préparations opérationnelles à l'emploi » organisées à la suite d'une promesse d'embauche, elles se traduisent en moyenne par un retour à l'emploi pour moins d'un stagiaire sur deux et par un accès à un emploi durable – c'est-à-dire d'une durée de six mois au minimum – pour moins d'un stagiaire sur quatre ».

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Commentaires (76)

  • guy bernard

    C'EST TRÈS GRAVE !
    le président décide un plan de formation avec un budget illimité et personne n'est capable de le mettre en oeuvre alors qu'il y a une adéquation entre l'offre et la demande et que les entreprises sont demandeuses de compétences.
    cela veut dire que quelque soit le volonté politique et les moyens, notre administration est incapable, cad ne peut pas ou ne veut pas produire.
    continuons à arroser le sable avec des organisations défaillantes !

  • cactus 22

    C'est vrai ?

    L'exit tax et les 94 milliards de hausses d'impôts et taxes décidés par Sarko et 2f vous ont rendu mdr ?

    Vous êtes l'un des rares à droite à avoir réagi comme ça...

    Combien chez vous ont dit que l'exit tax était une taxe stupide ?

    Pas vous apparemment.

    Sarko vous en remercie chaleureusement.

    Peut être vous décernera t il alors la légion d'honneur...

    Vu votre prose, vous méritez bien ça...

    Pour la pantheonisation, il faudra quand même faire davantage...

  • Bellross

    Il était nul, il est nul, il sera nul...
    tout le démontre... Ce fut un piètre président de conseil général, un lamentable secrétaire du PS, un non moins nullissime Président du pays, il est nul dans ses propos actuels avec un déni de réalité affligeant, il le sera dans les années qui viennent en tentant de se justifier et de réécrire "son" histoire de France...