Les États-Unis ont recours aux tests ADN pour réunir les familles de migrants séparés

Les centaines d’enfants de migrants doivent retrouver leurs parents avant le 26 juillet. Pour faciliter ces identifications, l’administration Trump a recours à des tests ADN. Une mesure qui pose question.

 Les services du ministère de la Santé sont engagés dans un contre-la-montre pour rendre les « environ 100 enfants de moins de cinq ans » à leurs parents d’ici mardi.
Les services du ministère de la Santé sont engagés dans un contre-la-montre pour rendre les « environ 100 enfants de moins de cinq ans » à leurs parents d’ici mardi. AFP/Getty/Spencer Platt

    Il s'agit de faire vite, et pour cela les Etats-Unis emploient les grands moyens. L'administration Trump a admis jeudi que ses services utilisaient des tests ADN pour réunir les « moins de 3000 » mineurs migrants avec leurs parents interpellés pour être entrés illégalement aux Etats-Unis.

    Les services du ministère de la Santé sont engagés dans un contre-la-montre pour rendre les « environ 100 enfants de moins de cinq ans » à leurs parents d'ici mardi, conformément à une décision de justice, a précisé le ministre américain de la santé Alex Azar.

    « Nous conduisons des tests ADN pour confirmer les liens de parenté rapidement et rigoureusement », a-t-il déclaré, lors d'une conférence téléphonique. Les autres mineurs doivent retrouver leurs parents d'ici le 26 juillet. Les familles pourront être rassemblées en centre de rétention si les parents n'ont pas été relâchés, a précisé le ministre.

    Ses services connaissent « l'identité et la localisation de chaque enfant laissé aux soins de nos sous-traitants », a-t-il martelé, alors que ces séparations et les larmes d'enfants éplorés ont provoqué un tollé aux Etats-Unis, et au-delà.

    « Le ministère de la Santé continue de travailler sans compter les heures pour mettre en contact les mineurs avec leurs parents identifiés dans le cadre des contraintes imposées par le tribunal », a poursuivi Alex Azar.

    La Maison Blanche accusée de relever des données ultrasensibles

    « Afin de respecter la date butoir du tribunal, le ministère de la Santé a dû réduire (ses procédures habituelles) à un processus plus expéditif », a-t-il toutefois déploré.

    Mais l'utilisation de l'ADN des familles n'est pas sans poser quelques questions en termes de liberté individuelle. Elle a même été à l'origine d'une nouvelle polémique aux Etats-Unis, où des associations de défense des migrants accusent la Maison Blanche de relever ainsi des données ultrasensibles qui pourraient permettre de « surveiller ces enfants pendant le reste de leur vie », selon l'organisation Raices.

    D'après les précédents chiffres officiels, plus de 2300 mineurs ont été retirés à leurs parents sans-papiers en quelques semaines après que Donald Trump a décidé d'appliquer, début mai, une politique de « tolérance zéro » en matière d'immigration clandestine.

    Le président américain a fait machine arrière le 20 juin en signant un décret interdisant ces séparations, mais les retrouvailles tardent à se concrétiser.