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Au Japon, sept ex-membres de la secte Aum exécutés

Ils avaient tous été condamnés à mort pour leur responsabilité dans l’attaque au gaz sarin dans le métro de Tokyo en mars 1995.

Le Monde avec AFP

Publié le 06 juillet 2018 à 04h09, modifié le 06 juillet 2018 à 07h06

Temps de Lecture 3 min.

Shoko Asahara, le 25 septembre 1995.

L’ex-gourou de la secte Aum, Shoko Asahara, et 6 autres ex-membres de cette sombre organisation japonaise, tous condamnés à mort pour leur responsabilité dans l’attaque au gaz sarin dans le métro de Tokyo en mars 1995, ont été exécutés vendredi 6 juillet, a annoncé le gouvernement.

La ministre de la justice, Yoko Kamikawa, a confirmé lors d’une conférence de presse la pendaison de Shoko Asahara – de son vrai nom Chizuo Matsumoto –, le fondateur et gourou du groupe, et de ses disciples Tomomasa Nakagawa, Tomomitsu Niimi, Kiyohide Hayakawa, Yoshihiro Inoue, Seiichi Endo and Masami Tsuchiya.

Le gourou Asahara a « perpétré des crimes durant des années », a insisté la ministre et les six autres « ont joué un rôle majeur dans de nombreux délits en suivant les ordres d’Asahara ». Mme Kamikawa dit avoir pris « après une prudente réflexion la décision de signer l’ordre d’exécution » de ces sept condamnés, estimant que « des actes d’une telle gravité, sans précédent au Japon, ne doivent plus jamais se produire ».

C’est la première fois que sont exécutés des ex-membres de la secte Aum Vérité Suprême. La probabilité qu’ils soient rapidement conduits au gibet s’était renforcée ces derniers temps avec le déplacement de plusieurs d’entre eux. Six autres fidèles condamnés à la même peine capitale demeurent en attente.

Shoko Asahara avait vu sa sentence confirmée il y a des années et attendait depuis dans le couloir de la mort à l’instar de douze complices impliqués dans cet attentat au gaz sarin qui avait tué treize personnes et avait causé des maux divers, parfois irréversibles, à 6 300 autres. Quelque 190 autres membres de la secte avaient également été condamnés, à diverses peines.

« Il a fallu vingt-trois ans »

Vendredi, des membres des familles des victimes ont réagi. Pour la chaîne publique NHK, Shizue Takahashi, l’épouse d’un employé de gare mort dans l’attentat et présidente d’une association de victimes, a déploré :

« Il a fallu vingt-trois ans depuis l’attentat pour que cette sanction soit exécutée, malheureusement, les parents de mon mari, tué dans l’attentat, sont décédés avant. »

Le 20 mars 1995, selon un procédé très réfléchi, plusieurs membres de l’organisation occulte Aum Vérité suprême, créée par Shoko Asahara, répandaient du gaz sarin dans cinq rames du métro de Tokyo convergeant vers le cœur administratif de la capitale. Pour ce faire, ils avaient utilisé des sacs en plastique. Percés à l’aide de pointe de parapluie, les sacs avaient libéré le poison. Nul ne comprit immédiatement ce qui se passait à cette heure matinale, en pleine période de pointe, alors que de nombreux passagers sortaient suffoquant et sans plus rien voir, de diverses bouches de métro.

Déjà, en juin 1994, sept personnes avaient été tuées dans la ville de Matsumoto, dans le centre du pays, et 600 autres avaient souffert de maux divers, à la suite d’une attaque au gaz sarin perpétrée par des membres de la secte.

Jusqu’à 10 000 fidèles

En décembre 1999, la secte Aum avait reconnu pour la première fois officiellement sa responsabilité dans l’attentat contre le métro de Tokyo et celui de Matsumoto. Elle avait alors présenté ses excuses.

La première peine capitale pour l’attentat de 1995 avait été prononcée en septembre 1999. La loi japonaise précise que les condamnés à la peine de mort doivent être exécutés dans les six mois suivant la confirmation de leur sentence, mais dans la pratique ils restent souvent des années dans le couloir de la mort.

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La secte était parvenue à fabriquer dans un laboratoire d’importantes quantités de gaz sarin, un produit mortel créé par des scientifiques sous le régime nazi en Allemagne à la fin des années 1930.

Avant l’attentat du métro de Tokyo, qui a profondément choqué le pays et y a laissé des séquelles, le Japon avait regardé avec une fascination mêlée d’angoisse germer et grandir Aum dans les années 1980 et 1990. La secte attira jusqu’à 10 000 fidèles. Le chef mystique Asahara allait alors d’émissions de télévision en podiums de campagne électorale pour capter l’attention des citoyens, parmi lesquels de jeunes scientifiques de haut vol, des médecins, des avocats et autres individus appartenant à l’élite.

Le Monde avec AFP

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