Un réseau international de «sex-tour» démantelé à Paris

Les policiers ont fait tomber un réseau de prostitution international dans les beaux quartiers de Paris : des prostituées d’Europe de l’Est transitaient de capitale en capitale. Cinq proxénètes présumés ont été déférés ce jeudi.

 Cinq personnes dont les deux organisateurs du réseau ont été interpellés.
Cinq personnes dont les deux organisateurs du réseau ont été interpellés. LP/Olivier Boitet

    Sur Internet, elles se faisaient appeler Katia, Tatiana, ou encore Adriana. Joignables sur un simple coup de fil, ces prostituées venues d'Ukraine et de Russie donnaient rendez-vous à leurs clients, souvent aisés, dans des appartements cossus des 8e et 16e arrondissements de Paris.

    Un réseau international de prostitution spécialisé dans les « sex-tours », un système de prostitution très rémunérateur qui fait déplacer les filles de capitale en capitale, a été démantelé par les policiers de la Brigade de répression du proxénétisme (BRP) de la police judiciaire parisienne.

    Cinq personnes ont été interpellées et placées en garde à vue : les deux organisateurs du réseau -un Egyptien de 30 ans et un Palestinien de 38 ans- et trois logisticiens originaires des Philippines, de Serbie et de Cuba. Ils ont été déférés ce jeudi au palais de justice de Paris en vue de leur mise en examen par un juge d'instruction.

    Un gain de 1000 euros par jour

    Le réseau de proxénétisme faisait venir les prostituées via une société spécialisée dans le tourisme médical : une couverture, sous prétexte de soins, qui cachait ses activités illégales. Les malfaiteurs prélevaient sur les « passes » entre 50 et 200 euros par client en fonction du standing de l'appartement. Ce qui représentait un gain de 1000 euros par jour. Les filles, elles, tarifaient leurs services 250 euros l'heure avec trois à huit clients par jour. Les proxénètes disposaient de sept appartements. Lors des perquisitions, les enquêteurs de la BRP ont saisi 20 000 euros en espèce et plusieurs montres de luxe.

    Ce phénomène de « sex-tour » est apparu en France en 2011 et a pris, depuis, beaucoup d'ampleur. Les policiers spécialisés évaluent aujourd'hui le nombre de ces prostituées à environ 20 000, soit deux fois plus que les prostituées de rue.