L’approbation du projet de loi sur la légalisation de l’avortement avait suscité une grande vague de satisfaction en Argentine, le 14 juin dernier. Mais l’heure est de nouveau à l’inquiétude, alors que le vote définitif du texte par le Sénat, prévu le 8 août, réveille les forces conservatrices du pays. Ces dernières multiplient les contre-propositions, relève le quotidien espagnol El País.

Ainsi, plusieurs membres du Sénat, dont sa présidente, Gabriela Michetti, font la promotion d’un projet de loi concurrent, “qui prévoit de nourrir et de loger les femmes enceintes d’enfants non désirés jusqu’à la naissance, et de remettre les bébés à une famille qui les élèvera”.

Remise en cause de la loi existante

Ce projet, nommé “L’État s’en charge et t’accompagne”, a suscité une forte contestation au sein des mouvements favorables à l’avortement.

Deux jours plus tôt, Mme Michetti s’était exprimée en faveur d’un durcissement de la législation actuelle, proposant d’obliger les femmes à mener leur grossesse à terme, même en cas de viol.

Jusqu’au 14 juin dernier, l’interruption volontaire de grossesse était interdite dans le pays, sauf en cas de risque pour la santé de la mère et de viol. Les peines encourues vont d’un à quatre ans de prison. Le projet de loi que doit examiner le Sénat prévoit la légalisation et la dépénalisation de l’avortement jusqu’à la 14e semaine de grossesse.