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Les Suisses devraient se prononcer sur une version «light» du mariage pour tous

Le mariage pour tous pourrait intervenir en deux étapes en Suisse.

Le mariage pour tous gagne la Suisse. Une commission du parlement est prête à étendre l'union aux couples homosexuels. Mais sur un sujet qui reste sensible, elle préfère procéder par étapes.

L'administration est ainsi chargée de plancher sur un projet d'ici à février. Le document devra régler les éléments essentiels du mariage pour tous au niveau du droit civil. Y compris le droit de cité et l'accès à l'adoption. Seront toutefois exclus de la réflexion la question des rentes de survivants ou encore l'accès à la procréation médicalement assistée (PMA). «L'objectif est d'éviter un blocage autour de certains domaines délicats», explique la commission.

Cette décision stratégique n'est pas du goût des associations homosexuelles. «Le référendum est quasi assuré sur une telle modification de la loi, réagit Barbara Lanthemann, secrétaire romande de l'Organisation suisse des lesbiennes (LOS). Nous aurons de toute façon une campagne émotionnelle à mener. Il faudrait avoir le courage d'aller jusqu'au bout. J'ai d'ailleurs du mal à voir quelle est la différence entre une adoption et une PMA.»

Un avis que partage Lisa Mazzone (Verts/GE), qui regrette qu'on ne fasse que la moitié du chemin. «Les mentalités ont changé. L'Europe a évolué sur ce thème. Si on veut le mariage pour tous, alors il faut octroyer les mêmes droits à tous. Cette décision ne fait que créer une nouvelle loi d'exception pour les couples homosexuels.» Elle craint qu'il faille à nouveau plus de dix ans pour passer à l'étape suivante.

Ce nouveau pas en faveur des couples homosexuels constitue pourtant une avancée par rapport à la votation sur le Pacs en 2005. À l'époque, les partisans avaient répété qu'il n'était pas question d'ouvrir la porte à l'adoption.

Ainsi, pour Yves Nidegger (UDC/GE), la majorité de la commission se moque de la population. «Les partisans du Pacs avaient délibérément sorti l'adoption du projet pour mieux le faire passer. Ils créaient ainsi une discrimination pour les couples homosexuels, qu'ils tentent désormais de corriger. C'est un procédé nauséabond pour arriver à leur fin, qu'ils retentent aujourd'hui avec ce processus par étapes.»

Le Genevois critique aussi la décision de passer par une modification de la loi et non pas de la Constitution. «La majorité de la commission prive la population d'un débat de fond sur ce thème. Avec ce saucissonnage, la question essentielle de ce qu'est un mariage aux yeux du constituant, c'est-à-dire du peuple suisse dans son ensemble, est escamotée.»