ENVIRONNEMENT Trop de particules fines dans les classes

La qualité de l’air dans les écoles françaises est globalement satisfaisante, estime l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur. Les concentrations de particules fines restent trop élevées et les salles pas assez aérées.
Franck BUCHY - 07 juil. 2018 à 06:08 - Temps de lecture :
 | 
L’Observatoire de la qualité de l’air intérieur révèle qu’« il n’y a pas davantage de polluants dans les écoles que dans les logements ».    Photo Julio PELAEZ
L’Observatoire de la qualité de l’air intérieur révèle qu’« il n’y a pas davantage de polluants dans les écoles que dans les logements ». Photo Julio PELAEZ

Après les logements et les immeubles de bureaux, l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (OQAI) s’est intéressé aux salles de classe. Créé en 2001, cet organisme indépendant a réalisé une grande campagne de 2013 à 2017 dans 301 écoles maternelles et élémentaires de France métropolitaine. Les scientifiques ont traqué une soixantaine de polluants dans l’air, une cinquantaine de poussières au sol et le plomb dans les peintures, ainsi que des éléments de confort tels que la température, l’humidité, l’éclairage et le bruit.

« Il n’y a pas davantage de polluants dans les écoles que dans les logements », résume Andrée Buchmann, la présidente de l’OQAI. L’observatoire juge « globalement satisfaisante » la qualité de l’air des écoles avec des seuils réglementaires respectés pour le benzène et le formaldéhyde. Les concentrations de composés organiques volatils (COV) sont « significativement inférieures » dans les classes que dans les logements. Les bâtiments scolaires présentent moins de moisissures.

Quatre points de vigilance

Andrée Buchmann retient toutefois « quatre points de vigilance ». « La pollution aux particules fines est omniprésente et de nombreux composés organiques semi-volatil sont présents dans l’air comme les phtalates, les muscs et le lindane », indique l’écologiste strasbourgeoise. « 10 % des écoles présentent au moins une salle de classe avec du plomb accessible dans les peintures et 41 % d’entre elles ont au moins une salle très confinée. »

Andrée Buchmann est surprise par la rémanence de polluants interdits depuis longtemps, comme le lindane (2007), le PCB 52 (1987), trois  phtalates et deux muscs. Les fenêtres, portes et murs représentent plus des trois  quarts des supports dégradés avec des concentrations de plomb dépassant 1 mg/cm².

« Si le constat est plutôt positif, nous devons rester vigilants avec une nécessaire prise de conscience de la population et des parents d’élèves », note la présidente de l’OQAI. Elle invite à une politique responsable d’achat des produits d’hygiène « peu émissifs », à « aérer le plus possible les salles de classe » et à installer les bouches d’aération loin des zones les plus polluées.