Joann Sfar : "Je n'ai jamais rien fait d'autre que de raconter des histoires, c'est ce qui me rend le plus heureux"

C’est d’abord comme auteur de bandes dessinées qu'il s'est fait connaître : depuis un peu plus de vingt ans, il a bâti une œuvre à la fois protéiforme et prolifique, auteur de plus d’une centaine d’albums, comme dessinateur, comme scénariste, ou les deux bien souvent. 

Les lettres à Lucillus de Sénèque m'ont beaucoup aidé.  Il explique que les gens sont trop radins avec leur argent mais pas assez avec leur temps. Or le temps ne revient pas. Je donne très très peu mon temps. 

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On lui doit la série du Chat du Rabbin, dont le septième tome, « La tour de Bab-El-Oued », est paru récemment ; les cinq volumes de Klezmer, sa « réponse ashkénase » au Chat du rabbin, pour reprendre son expression ; et la série du Petit Vampire qui a rapidement été suivie par le Grand. Tout un pan de son travail est également constitué par des Carnets, parus d’abord chez l’Association, puis chez Delcourt, et dont le dernier opus joliment intitulé « Si j’étais une femme, je m’épouserais », est paru chez Marabout l’an dernier. Du côté des aventures collectives il fait partie de la loufoque et tentaculaire entreprise que constitue Donjon, une série initiée avec Lewis Trondheim, et dont il a signé plus de trente titres. 

La bande dessinée procède d'un système de lecture très complexe - les auteurs de bande-dessinée sont les premiers à dire qu'il n'y comprennent rien. Et c'est tout le paradoxe des bandes-dessinées : c'est insondable de complexité et de poésie, et pourtant lisible par un enfant.

Depuis quelques années Joann Sfar est aussi réalisateur de films : Gainsbourg (Vie héroïque), son premier long métrage réalisé en 2010 fut un grand succès en salles et lui avait valu trois césars, dont celui de meilleur premier film. L’année suivante son adaptation en dessin animé du Chat du rabbin lui valait celui de meilleur film d’animation ; et en 2015 il signe une adaptation du roman de Sébastien Japrisot La Dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil. 

Je ne dessinais pas mieux que les autres mais je dessinais tout le temps. Je dis beaucoup : ma religion c'est le dessin. Les gens croient que cela est un mauvais jeu de mots. Mais je n'ai jamais rien dit d'aussi sérieux.

Il ajoute depuis quelques années à cette palette l’art du livre sans images, avec notamment trois romans parus chez Albin Michel : L’Eternel (2014), Comment tu parles de ton père (2016) et Vous connaissez peut-être (2017).

Retrouvez ci-dessous cette Masterclasse en vidéo : 

>>> Pour aller plus loin, une sélection d'Annelise Signoret >>>

Site de la série de BD, Le chat du rabbin 

Joann Sfar et l’Europe : un entretien publié dans Le grand continent, revue de réflexion sur l’Europe

Joann Sfar se souvient de ses 20 ans et de ses débuts dans la BD. Sur le site de l’Etudiant.fr

Sfar, c'est arabe? « Coup de gueule » du dessinateur, à lire sur son blog (hébergé sur le site du Huffington Post)

Comment dessiner le Chat du rabbin : un tutoriel de Joann Sfar en ligne sur Dailymotion

Sempé-Joann Sfar, une rencontre organisée par Paris Match et à revoir sur Youtube :