Jeff Koons, le Tarmac, Théâtre Ouvert... Où en sont les dossiers culture de la Ville de Paris ?

Théâtre de la Ville en chantier, “Tulipes” de Jeff Koons dans les limbes, Tarmac en rade... Claire Germain, la nouvelle directrice de la Culture à la mairie de Paris, répond à nos questions, trois mois après sa nomination. 

Par Sophie Rahal

Publié le 05 juillet 2018 à 16h00

Mis à jour le 08 décembre 2020 à 01h20

Claire Germain est une inconnue du grand public. Pourtant, la nouvelle directrice des affaires culturelles de la Ville de Paris gère deux mille sept cents agents municipaux et doit veiller au bon fonctionnement des équipements culturels exploités directement par son administration : les conservatoires, les bibliothèques, et une centaine d’« ateliers beaux-arts » dans les arrondissements... Chargée de conseiller ou d’alerter les élus qui mettent en œuvre le programme culture d’Anne Hidalgo, elle dialogue aussi quotidiennement avec les associations de quartier autant qu’avec les adjoints à la culture, au patrimoine, à l’éducation, à l’accessibilité… Trois mois après son arrivée, nous l’avons interrogée sur les principaux « dossiers » culturels du moment, juste avant la pause estivale.

Plusieurs théâtres sont actuellement en chantier, dont ceux de la Ville et du Châtelet. Les calendriers des travaux seront-ils respectés ?

Le Théâtre du Châtelet rouvrira comme prévu en septembre 2019. Au Théâtre de la Ville, en revanche, plusieurs difficultés sont apparues. Nous avons d’abord longuement discuté avec les architectes Fabre et Perrottet, créateurs de ce lieu inauguré en 1968 et jamais rénové depuis. L’enjeu était de faire évoluer le théâtre tout en restant soucieux de leur travail. Des problèmes de plomb sont également apparus, qui nous obligent à curer entièrement l’édifice. Pour l’heure, la réouverture est donc prévue à l’automne 2020. En attendant, la programmation hors les murs (à l’espace Pierre Cardin et au Théâtre des Abbesses) et les partenariats conclus par Emmanuel Demarcy-Mota avec d’autres lieux (la Villette, le Théâtre des Champs-Elysées) continuent. Par ailleurs, nous étudions la possibilité de rénover simultanément les façades, avec un financement tiré de la pose de bâches publicitaires, comme c’est le cas au Châtelet. 

Comment régler le problème de Théâtre Ouvert, consacré aux écritures contemporaines, et du Tarmac, dédié à la francophonie ? Le premier doit bientôt quitter son lieu et pourrait s’installer à la place du second.

A la Ville, nous avons réitéré notre souhait que le Tarmac puisse continuer son activité en 2018-2019, le temps de préparer la suite avec les équipes et de garantir qu’un projet tourné vers la francophonie soit trouvé, avec un ancrage territorial important. Nous avions par ailleurs travaillé à une relocalisation de Théâtre Ouvert, dont le bail s’arrête en 2019, mais cela a été coupé court par la récente annonce du ministère [l’Etat a lancé un appel à projet pour redéfinir celui du Tarmac, ndlr]. Si Théatre Ouvert candidate à l’appel à projet de l’Etat, la question ne se posera plus. 

Les Tulipes « offertes » par Jeff Koons à la Ville de Paris pourraient-elles finalement atterrir à la Villette ?

La Villette est un établissement public de l’Etat. Le ministère de la Culture n’ayant pas voulu des Tulipes au Palais de Tokyo, c’est à lui de faire une nouvelle proposition, que nous instruirons le moment venu.

Le Tarmac

Le Tarmac Le Tarmac

Que fait la Ville pour son patrimoine ?

Paris dispose de richesses considérables. La transmission et l’entretien de cet héritage nécessitent des investissements, des chantiers, c’est lourd et compliqué mais néanmoins fondamental. Le programme de rénovation du patrimoine cultuel de la Ville – 80 millions d’euros – a notamment permis de restaurer les églises de Saint-Germain-des-Prés, Saint-Eustache, la Trinité… Et nous continuons par ailleurs à enrichir ce patrimoine d’équipements de proximité. Un portail numérique devrait aussi voir le jour, pour recenser et mettre à disposition du public l’ensemble de ce qui existe : le bâti et les collections. Paris possède ainsi plus de quatorze millions de photos réparties dans les différents services de la Ville (musées, bibliothèques patrimoniales, archives...). Il est impossible de les présenter sous forme physique, nous sommes donc en train de les numériser. La réflexion vaut aussi pour les œuvres d’art dans l’espace public (fresques), le patrimoine des musées (regroupé dans Paris Musées), celui des archives (dont le fonds post-attentats, créé dès la fin 2015).

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