1,3 milliard d’euros pour les futurs métros du Grand Paris

Ile-de-France Mobilités et la Société du Grand Paris vont signer mercredi une convention pour l’achat des 133 premières rames des futures lignes 15, 16 et 17 du métro. C’est Alstom qui a décroché le gros lot.

 Petite-Forêt (Nord), en 2015. Alstom réalise déjà des métros parisiens (ici, le montage des MF01 qui circulent sur les lignes 2, 5 et 9). L’industriel français va aussi construire 183 métros du Grand Paris.
Petite-Forêt (Nord), en 2015. Alstom réalise déjà des métros parisiens (ici, le montage des MF01 qui circulent sur les lignes 2, 5 et 9). L’industriel français va aussi construire 183 métros du Grand Paris. (LP/Julien Duffé.)

    C'est la dernière ligne droite pour le méga marché de construction des métros du Grand Paris Express. Dans ce projet pharaonique de construction de 200 km de lignes nouvelles, les tunnels commencent à peine à être creusés. Mais déjà, il faut commander les rames de métros qui circuleront dedans, à partir de 2024.

    Une étape importante va être franchie ce mercredi lors du conseil d'administration d'Ile-de-France Mobilités (IDFM, ex-Stif). L'autorité organisatrice des transports dans la région, d'après la loi, doit financer l'achat de ces métros pour la Société du Grand Paris (SGP), chargée elle de construire le réseau.

    Selon nos informations, IDFM va donc se prononcer mercredi pour l'achat des 53 premiers métros automatiques qui circuleront sur la ligne 15 Sud (Pont de Sèvres - Noisy-Champs), et les premiers tronçons des lignes 16 (Saint-Denis Pleyel - Clichy-Montfermeil) et 17 (Pleyel-Le Bourget Aéroport). Soit 680 M€, frais d'études et de développement inclus.

    Mais ce n'est pas tout. Le Grand Paris Express étant amené à croître rapidement, il est déjà prévu d'acheter 133 rames de métros pour la ligne 15 (tronçons sud, est et ouest), et jusqu'à 50 trains pour les lignes 16 et 17, pour un montant total de 1,3 milliard d'euros.

    Pour ce marché du siècle en matière de construction de métros, la SGP a déjà annoncé avoir choisi Alstom, qui devrait se voir notifier le contrat cet été après 4 ans de procédure. Le groupe industriel français, qui construit déjà dans ses usines du Nord de la France des métros pour la RATP (ceux des lignes 2, 5 et 9, ou encore les futurs de la ligne 14), va donc se retrouver avec du travail pour de nombreuses années.

    Moitié métro, moitié train

    Il s'agit en effet pour Alstom de réaliser le design, la conception, la fabrication et la mise en service des trains nécessaires pour ces lignes 15, 16 et 17, qui seront opérées en mode automatique sans conducteur. Dans le détail, il y aura donc jusqu'à 133 trains longs (environ 108 m) composés de 6 voitures pour la 15 ; et jusqu'à 50 trains courts (environ 54 m) composés de 3 voitures pour les lignes 16 et 17. Soit environ 1000 voitures de 2,8 m de large à construire !

    Alstom ne part pas d'une feuille blanche. Si on ne connaît pas encore son look, le futur métro devra tout de même répondre à un cahier des charges bien précis. Moitié train, moitié métro, ce mode de transport du futur sera en effet tout automatique, mais avec roulement ferré, ce qui constitue une première en France (les métros automatiques, sur les lignes 1 et 14 par exemple, sont sur pneus).

    Des pointes à 110 km/h

    Il sera alimenté en 1500 V par caténaires. Sa vitesse maximale sera de 110 km/h, et sa vitesse commerciale moyenne de 60 km/h. Les capacités des trains seront de l'ordre de 500 voyageurs (rame courte de trois voitures) et 1 000 voyageurs en rame de 6 voitures. Chaque voiture sera équipée de 3 portes d'accès de 1,65 m de large.

    L'achat de ces rames pour un métro tant attendu ne devrait pas poser de problèmes aux élus d'IDFM, d'autant qu'un industriel français s'en chargera. Les administrateurs communistes ont toutefois prévu des amendements pour demander des garanties sur la responsabilité sociale (heures d'insertion) et environnementale (bilan carbone) d'Alstom dans ce méga contrat d'1,3 Md€.