Deliveroo, UberEats... Pourquoi les livreurs à vélo sont en grève jusqu'à la fin du Mondial

Avant les demi-finales et la finale de la Coupe du monde de football, les coursiers à vélo lancent une semaine de grève pour protester contre la dégradation de leurs conditions de travail. Un rassemblement est prévu ce lundi soir à Paris.

Louis Belin Publié le 09/07/2018 à 16:50, mis à jour le 09/07/2018 à 18:10
Illustration. Photo AFP

Ils ont attendu le meilleur moment pour se faire entendre. En pleine Coupe du monde de football, alors que la semaine devait être particulièrement rentable pour les plateformes de livraison de repas, le Collectif des livreurs autonomes parisiens (Clap) appelle les coursiers à faire grève jusqu'au 15 juillet pour réclamer une meilleure rémunération. 

Les initiateurs de la mobilisation, qui travaillent pour Uber Eats, Deliveroo, Foodora, Stuart et Glovo, réclament "une tarification minimum horaire garantie" dans leur contrat, "la prise en compte de la pénibilité du travail via différents bonus (pluie, week-end, nuit)", ainsi que des "plages de travail et une activité" garanties, alors que les plateformes emploient toujours plus de livreurs. 

Sur Twitter, un livreur anonyme travaillant pour Deliveroo détaille ses conditions de travail. "Baisse des rémunérations, augmentation des distances, modification de contrat unilatérale. Pas de cotisation chômage, pas de retraite, pas de sécurité sociale, pas de congés payés", énumère-t-il notamment. 

DANS LE VISEUR, UN AMENDEMENT AU PROJET DE LOI AVENIR PROFESSIONNEL

Les coursiers dénoncent également un amendement au projet de loi relatif à la "liberté de choisir son avenir professionnel", soutenu par la ministre du Travail Muriel Pénicaud. Le texte, proposé par le député LREM Aurélien Taché, propose l'établissement d'une charte sociale avec pour objectif une meilleure protection des livreurs.

Dans le même temps, cette charte "ne peut caractériser un lien de subordination juridique entre plateformes et livreurs". Pour les coursiers, qui travaillent comme indépendants, cette charte, jugée trop peu contraignante pour les plateformes, mettrait fin à leur espoir de salaire minimum. 

Soutenus par plusieurs syndicats, les livreurs en grève demandent également à être reçus par le gouvernement et les sénateurs, qui commencent le 10 juillet l'examen du projet de loi mis en cause. 

LES LIVREURS DES PRINCIPALES PLATEFORMES REUNIS, UNE PREMIERE

Créé il y a un an lors d'une contestation similaire, le Clap incite également les clients des plateformes à ne pas commander cette semaine, afin de "renverser le rapport de force" entre le livreur et la plateforme qui l'emploie. 

C'est la première fois que des livreurs des principales plateformes mènent une action commune. Le Clap dénombre pour le moment une centaine de grévistes sur le territoire national. Une caisse de grève a déjà rassemblé près de 2.000 euros, avant un premier rassemblement prévu ce lundi soir à 19 heures, place de la République à Paris. 

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Var-Matin

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