Le 12 juin dernier, le Service de naturalisation et d’immigration américain (USCIS) a annoncé la formation d’une nouvelle équipe. The New Yorker rapporte que sa mission est “d’identifier les personnes qui ont menti sur leur demande de citoyenneté et de les dénaturaliser”.
Citant Lee Francis Cissna, le directeur de l’USCIS – qui fait partie du ministère de la Sécurité intérieure – l’article explique que cette équipe est à la recherche de personnes “qui n’auraient pas dû être naturalisées en premier lieu – par exemple, des gens qui avaient fait l’objet d’une mesure d’expulsion plus tôt et ont obtenu la citoyenneté sous un autre nom.”
Citoyens américains “de seconde classe”
Cette procédure de dénaturalisation est historiquement “extrêmement rare”, explique Masha Gessen, journaliste russo-américaine et auteure de l’article :
Et pour cause : le temps qu’une personne obtienne sa naturalisation, elle a vécu dans le pays depuis plusieurs années et a franchi les différents obstacles pour obtenir le droit de séjour, la résidence permanente et, finalement, la citoyenneté”.
Avec cette nouvelle équipe, les citoyens naturalisés américains n’ont plus la garantie de le rester pour toujours. “Nous sommes tous maintenant des citoyens de seconde classe”, déplore la journaliste.
La seule création de ce service annule la naturalisation de plus de vingt millions de citoyens en niant leur présomption de droit à la résidence permanente.”
Selon Masha Gessen, “c’est le raisonnement sous-jacent de cette nouvelle initiative qui la rend si contestable : l’idée que les États-Unis sont envahis par des immigrés malveillants et nuisibles qui trouvent des moyens de s’installer ici.”
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