Depuis quelques jours, trois radars d’un nouveau genre flashent les voitures dans les rues de Paris. Pas d’inquiétude, il ne s’agit pas de verbaliser les automobilistes mais d’analyser les rejets à l’échappement de leurs véhicules. Les émissions dépassant souvent les normes en vigueur, il s’agit de dresser un portrait fidèle de la pollution réellement rejetée dans l’air par le trafic routier.
Plus besoin de capteurs et de stations fixes pour mesurer la pollution de l’air. Avec un simple laser, il est aujourd’hui possible de détecter et d’analyser la quantité de polluants émis par un véhicule en marche. Cette technologie baptisée « EDAR » (Emission Detection And Reporting) équipe les trois portiques temporaires installés à Paris sur le boulevard Diderot, la rue de Tolbiac et l’avenue de Choisy. Les données récoltées seront croisées avec le type de motorisation de chaque véhicule et deux-roues « flashé ». Une caméra optique permet en effet de connaître les caractéristiques de l’engin en scannant sa plaque d’immatriculation.
120.000 voitures et deux-roues flashés
L’expérience, lancée dans le cadre du programme « TRUE » (The Real Urban Emissions Initiative) qui rassemble des organismes comme le Conseil international pour un transport propre (ICCT) et le comité des mégapoles C40, analysera les émissions d’environ 120.000 voitures et deux-roues jusqu’à la mi-juillet.
Presque tous les polluants seront répertoriés : monoxyde de carbone, dioxyde de carbone, oxydes d’azote, dioxyde d’azote, particules fines (PM2,5) et hydrocarbures imbrûlés. Des relevés anonymes à vocation purement scientifique selon la mairie de Paris. Ils permettront de connaître les émissions moyennes réelles de chaque véhicule et de comparer ces données avec celles fournies par les constructeurs automobiles. Les résultats devraient être dévoilés à l’automne.
Des émissions bien au-delà des normes
Déjà testés en Écosse en 2017, ces radars ont permis d’établir que certains modèles de véhicules Euro 6 rejetaient jusqu’à six fois plus que les seuils autorisés. Ça n’est pas vraiment une surprise puisque l’on sait que les constructeurs réalisent leurs tests dans des conditions peu conformes à une utilisation réelle. Certains se sont même risqués à équiper leur véhicule de logiciels tricheurs…
J’ai cité à plusieurs reprises l’application GecoAir qui permet de faire un bilan polluant de ses trajets.
Depuis le 19/04 elle intègre les particules d’abrasion (pneus, revêtement et freins).
Mes premiers retours permettent de confirmer mon analyse qu’une citadine essence très légère produit au total moins de particules qu’un véhicule électrique avec une autonomie de 300 km.
Cela confirme bien que c’est l’usage qui est à l’origine de la pollution, bien plus que le moyen lui-même et donc que des restrictions de circulation, visant uniquement les véhicules et pas leur usage, sont inefficaces pour réduire la pollution.
Bravo, je commenterais ou enrichirais plus tard la discussion.Faut-il aller vers le “pollueur payeur intégral?”. J’entends déjà 40.000.000 d’automobilistes-thermiques me maudirent…..et pleurer simultanément sur la bronchiolite de leurs proches
25 commentaires de Christophe
bravo !!
Sic “certains modèles de véhicules Euro 6 rejetaient jusqu’à six fois plus que les seuils autorisés”
Si c’est 6 fois les seuils … c’est acceptable en circulation réelle par rapport au seuil du cycle ultra pépère NEDC
Les test de l’ADAC (200 véhicules depuis mi 2016) sur un banc à rouleaux ont montré des différences infiniment plus importantes sur les cycles WLTC chaud, froid et autoroute.
En moyenne les véhicules essence émettent 50 fois plus de CO et 30 fois plus de particules fines que les diesel qui de leur côté émettent Treize fois plus de NOx …
Le pire véhicule essence est la Smart 90CV qui émet juste 240.000 fois plus de particules fines que le meilleur diesel Mercedes E220d.
On se souviendra qu’en Mars 2017, le DUH avait demandé le retrait de l’homologation des Smart (cousines des Twingo) au motif que c’étaient des usines de particules fines sur roues
Le pire diesel (Subaru Forester) émet en circulation réelle Vingt cinq fois plus de NOx que le seuil du banc à rouleau NEDC
Plus de détails chiffrés in http://blogs.caradisiac.com/pollution-automobile/2018/4/
Qui mandate cette campagne de mesures ?
Qui paye ?
voila qui va réquilibrer le récent palmares de l’Ademe, VE vs VHR
Les constructeurs savent que les gens ont peu d’autonomie de jugement, et se laissent influencer par la pub et certains média qui y font leur beurre. Sinon les voitures électriques auraient déjà au moins 20% du marché. Courage, chers amis eco-voituristes!
“Ça n’est pas vraiment une surprise puisque l’on sait que les constructeurs réalisent leurs tests dans des conditions peu conformes à une utilisation réelle.” Forcément, la norme Euro 6 donne des conditions de test précises, afin que toutes les voitures soient testées de la même manière. Ce ne sont pas les constructeurs mais la norme qui est pas aux conditions réelles. Après, les véhicules vraiment dépollués se rapprochent en réel des normes, ceux optimisés pour les conditions des normes s’écartent d’avantage de celles-ci en réel
“Ça n’est pas vraiment une surprise puisque l’on sait que les constructeurs réalisent leurs tests dans des conditions peu conformes à une utilisation réelle.”
Sachant que pour un même véhicule pour des utilisations réelles on peut avoir un rapport de 1 à 4.
http://www.gecoair.fr/2017/01/10/geco-air-en-2-mots/
“Le niveau d’émissions polluantes (oxyde d’azote, particules fines, monoxyde de carbone) d’un véhicule dépend de sa technologie, du type de trajet mais aussi du style de conduite. Ce dernier point reste méconnu, pourtant, pour un même parcours et un même véhicule, les émissions polluantes peuvent varier d’un facteur 1 à 4 !”
Les grincheux noteront que c’est une application développée par l’IFPEN qui cherche à réduire les consommations (mais comment est-ce possible ?)! “En nous recommandant de privilégier les modes de transport doux comme le vélo quand cela est possible.”
Quelle riche idée de faire ça pendant les congés d’été, TRUE mais pas trop
Donc si presque tous les polluants sont répertoriés et notamment les particules PM2,5 on aura la confirmation de la part de celles d’usure et de celles émises à l’échappement des véhicules essence (dont hybride) pourtant Crit’Air 1.