C’est le deuxième secteur industriel le plus émetteur de CO2. L’industrie cimentière, qui a pris beaucoup de retard pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, mise en partie sur les startups pour prendre un virage plus écologique. Plusieurs ont été présentées lors de l'inauguration du Cement Lab, créé par la filière. 

Le secteur du BTP – celui du ciment en particulier – est au coeur de toutes les économies. Mais ses émissions de CO2, sa consommation d’eau et celle de sable représentent un poids important pour le climat et l’environnement. Selon un rapport du CDP, les cimentiers vont devoir plus que doubler leurs efforts pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.
Celui-ci est donc en quête de solutions technologiques pour se verdir. Et c’est chez les startups qu’il espère les trouver. Début juillet, à l’occasion du lancement de son "Cement Lab" (Laboratoire du ciment) à paris, dédié à l’innovation collaborative, le Syndicat Français de l’Industrie Cimentière a présenté une dizaine de jeunes pousses innovantes qui pourraient changer les fondations du secteur. Trois d’entre elles, Basilik, Econet et Etnisi, illustre le champ des possibles.


1. Basilisk crée du béton autocicatrisant
Améliorer la durée de vie du béton pour en réduire la production. Voilà l’enjeu de Basilisk. Cette startup venue des Pays-Bas a créé un béton autocicatrisant. "La technologie est basée sur des micro-organismes [des bactéries, NDLR] qui produisent du calcaire de sorte que les fissures dans le béton peuvent être restaurées de manière autonome".
Concrètement, au contact de l’oxygène et de l’eau, ces bactéries convertissent certains nutriments en calcaire. Aujourd’hui, ce procédé permet à des fissures de 0,8 millimètres de s’autoréparer. Et "le développement continue", insiste la startup qui travaille déjà sur plusieurs projets notamment en Asie.
2. Econet dépollue les eaux de chantier
"Aujourd’hui, sur certains chantiers, c’est le miroir aux alouettes. L’eau rejetée est claire, mais elle est polluée", constate Marc Le Foll, dirigeant de Econet. Cette startup propose de filtrer, dépolluer et rendre neutre en PH toutes les eaux souillées issues du rinçage de toupie par exemple.
Ces eaux cimenteuses ont un PH entre 12 et 13 lorsque la loi interdit un rejet au-dessus de 5,5, explique Marc Le Foll. L’idée de la société est de traiter l’eau polluée pour la rendre potable et ainsi permettre au chantier de fonctionner en circuit fermé. L’entreprise travaille déjà avec des grands noms du BTP comme Bouygues, Vinci ou Eiffage.
3. Etnisi transforme les déchets du BTP en carrelage
"350 millions de tonnes de matière usagée sont jetées chaque année en France, dont 70 % de matériaux de déconstruction", explique Espérance Fenzy. Cet ancien ingénieur du BTP s’est donc lancé dans la valorisation de ces déchets, des coquilles de moules transformés en dalles de carrelage en passant la réutilisation de bétons de déconstruction.
"On prend des matières présentes sur les chantiers et on les transforme", avance-t-il. Et attention, "le but n’est pas de diffuser une éventuelle pollution". Chaque produit conçu par Etnisi a un suivi environnemental. Tous les mois l’entreprise produit même un objet avec ses propres déchets. 

Marina Fabre @fabre_marina 
Découvrir gratuitement l'univers Novethic
  • 2 newsletters hebdomadaires
  • Alertes quotidiennes
  • Etudes