Fut-un temps où les réseaux sociaux en général et Facebook en particulier étaient devenus un des principaux carrefours pour s’informer via le partage d’articles (par les membres ou par les éditeurs de presse). Mais ce statut s’effrite à grande vitesse. S’informer sur ces plates-formes est de moins en moins une habitude.
C’est la conclusion d’une étude mondiale sur l’actualité en ligne menée par Reuters Institute auprès de 74.000 personnes dans 37 pays. La chute est particulièrement visible sur Facebook : en 2016, 42% des interrogés déclaraient s’informer au moins une fois par semaine sur la plate-forme. En 2018, ils ne sont plus que 36%.
En France, environ 45% des répondants déclaraient utiliser les réseaux sociaux pour s’informer en 2016, contre 36% en 2018. La tendance est à peu près la même dans la plupart des pays observés.
Les explications de cette désaffection sont nombreuses. L’essor des fausses informations (en France, 19% des interrogés font confiance aux informations diffusées sur les médias sociaux), des débats stériles et des invectives ont évidemment pesé. « Les consommateurs sont rebutés par les débats toxiques et les informations peu fiables. Ils constatent également que les réseaux alternatifs offrent plus de commodité, avec une plus grande confidentialité et moins de risques d’être mal compris. » commente Facebook.
Et de fait, le débat et le partage d’information sont « transférés » vers les messageries instantanées, des espaces moins exposés à la polémique. D’où le succès notamment de WhatsApp pour s’informer.
Enfin et surtout, cette désertion est parfois le fait des réseaux sociaux eux-mêmes, notamment avec le changement d’algorithme de Facebook qui privilégie les posts des membres plutôt que ceux des éditeurs de presse. Ce qui impacte mécaniquement leur visibilité et donc leur consommation.