Beate Zschäpe durant son procès à Munich dans le sud de l'Allemagne, le 9 janvier 2018

Beate Zschäpe durant son procès à Munich dans le sud de l'Allemagne, le 9 janvier 2018

afp.com/CHRISTOF STACHE

L'affaire avait profondément marqué l'Allemagne. Beate Zschäpe, unique survivante d'un groupuscule néonazi, a été condamnée ce mercredi à la réclusion à perpétuité. Elle était jugée depuis mai 2013 pour une dizaine de meurtres racistes commis entre 2000 et 2007. L'accusée de 43 ans a été condamnée pour sa participation aux meurtres de huit Turcs ou personnes d'origine turque, un Grec et une policière allemande.

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Le tribunal de Munich a également privé Beate Zschäpe, seule survivante du trio baptisé "Clandestinité nationale-socialiste" (NSU), de la possibilité de demander une libération conditionnelle au bout de 15 ans, en raison de la "gravité particulière" de sa "faute".

Deux attentats et 15 braquages de banque

Quasi mutique durant les cinq ans qu'ont duré ce procès, Beate Zschäpe avait toutefois rejeté sa responsabilité dans ces meurtres commis dans toute l'Allemagne. A la clôture des débats, elle avait également assuré que l'idéologie d'extrême droite n'avait "vraiment plus aucune importance pour elle".

La quadragénaire a aussi été condamnée ce mercredi pour deux attentats visant des communautés étrangères et 15 braquages de banque commis par le trio NSU qu'elle formait avec Uwe Mundlos (38 ans) et Uwe Böhnhardt (34 ans). Leur cellule néonazie a vécu dans la clandestinité pendant 14 ans.

Jugés à ses côtés pour avoir fourni une aide logistique au trio, quatre autres néonazis ont écopé de peines allant de deux ans et demi à dix ans de prison.

Ses complices retrouvés morts juste avant leur arrestation

En novembre 2011, Uwe Mundlos et Uwe Böhnhardt avaient été retrouvésdans une caravane, morts par balles, par la police venue les arrêter. Les enquêteurs dressent deux hypothèses : ils ont pu tous les deux se suicider, ou l'un deux a tué son complice avant de retourner l'arme contre lui.

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Cette affaire avait bouleversé l'Allemagne et jeté une lumière crue sur les défaillances des services de renseignement intérieur, tout en mettant en évidence le danger sous-estimé des réseaux allemands d'extrême droite. Elle a également embarrassé le gouvernement : les meurtriers ayant pu agir pendant des années sans être inquiétés. La chancelière Angela Merkel avait exprimé "la honte" de son pays devant ces crimes.

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