Facebook commence à payer le prix de l’affaire Cambridge Analytica. Le réseau social américain s’est vu infliger mercredi 11 juillet une amende de 500 000 livres (565 000 euros) par l’Information Commissioner’s Office (ICO), organisme britannique chargé notamment de faire respecter le Data Protection Act de 1998. C’est en vertu de cette loi que l’entreprise de Mark Zuckerberg a été sanctionnée, pour “ne pas avoir protégé les données des utilisateurs et avoir manqué aux règles de transparence sur ses échanges d’informations avec des tiers”, précise le Financial Times. L’enquête de l’ICO a aussi révélé que les partis politiques utilisaient largement les données personnelles vendues par des courtiers en données sans l’accord des utilisateurs.”

La commissaire de l’ICO Elizabeth Denham s’est dite “stupéfaite” par la masse de données personnelles qu’ont recueillies les partis politiques au Royaume-Uni, ajoute le journal financier. L’enquête sur ces pratiques avait initialement été ouverte en mai 2017 “pour examiner les pratiques auxquelles se seraient livrés les partis pendant la campagne du référendum sur l’UE, mais aussi potentiellement lors d’autres campagnes”.

Une amende qui reste dérisoire pour Facebook

Dans le cadre de l’affaire Cambridge Analytica, “en 2014 et en 2015, la plateforme Facebook a accepté une appli […] qui a fini par récupérer 87 millions de profils d’utilisateurs dans le monde entier, profils qui ont ensuite été utilisés par Cambridge Analytica lors de la présidentielle de 2016 et du référendum”, rappelle Elizabeth Denham, citée par le quotidien The Guardian.

Si l’amende – qui doit encore être confirmée et peut être contestée sous 28 jours par la société – correspond au maximum prévu par le Data Protection Act, le montant est dérisoire pour une entreprise de la taille de Facebook. “Au premier trimestre de 2018, Facebook a engrangé 500000 livres de chiffre d’affaires [565000 euros] toutes les 5 minutes et demie, contextualise le quotidien. Vu le moment où se sont produites les infractions, l’ICO s’est dit dans l’incapacité d’appliquer les pénalités prévues dans le cadre du Règlement général sur la protection des données (RGPD), dispositif de l’UE qui limite les amendes à 20 millions d’euros ou à 4 % du chiffre d’affaires mondial de l’entreprise – dans le cas de Facebook, 1,9 milliard de dollars (1,6 milliard d’euros).”