“Si une femme ne dit pas ‘oui’, explicitement, dans tous les autres cas c’est ‘non’, a déclaré Carmen Calvo lors de sa première conférence de presse à la commission d’Égalité du Congrès des députés. La vice-présidente estime qu’avec cette réforme, “les qualifications pénales ne dépendront plus de l’interprétation des juges”, rapporte le quotidien madrilène El País.

Selon le journal, l’Espagne veut ainsi suivre l’exemple de la Suède, où “une loi qui considère comme viol tout acte sexuel sans consentement explicite” est entrée en vigueur le 1er juillet. Une législation similaire s’applique au Royaume-Uni, en Belgique, en Islande et en Allemagne. “C’est en faisant primer son consentement – explicite ou absent – que la femme peut préserver son autonomie, sa liberté et le respect de son individualité et de sa sexualité”, a défendu la vice-présidente.

Les suites du scandale de “La Meute”

L’annonce de Carmen Calvo intervient sur fond de polémique autour de l’affaire de “La Meute” (“La Manada”) dans laquelle cinq hommes, lors des fêtes de la San Fermin à Pampelune en 2016, avaient abusé d’une jeune fille de 18 ans. En avril, la justice espagnole les a condamnés à neuf ans de prison pour “abus sexuel” et non pour “agression sexuelle” (le terme juridique qui inclut les viols), détaille le quotidien La Vanguardia, à cause d’une supposée absence de violences. Leur sentence ainsi que leur libération sous caution le 21 juin, “a rouvert le débat sur la violence sexuelle en Espagne et suscité une vague féministe dans tout le pays”, signale le quotidien.

Cependant, la vice-présidente a affirmé en conférence de presse que le gouvernement était résolu à combattre et à sensibiliser la population sur “la gravité de la situation de la violence sexuelle” dans le pays, poursuit La Vanguardia. Actuellement, en Espagne, “trois agressions sexuelles ont lieu toutes les huit heures”, et “depuis 2003, 945 femmes - dont 21 cette année - ont été assassinées par leur partenaire”. Carmen Calvo a également précisé que l’exécutif prévoit d’incorporer au sein des tribunaux davantage de femmes juristes “libérées des préjugés de genre”.