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Environnement

En Méditerranée, un drone autonome pour écouter les cétacés

Sphyrna, un drone civil de 17 mètres de long, va commencer le 15 juillet sa toute première mission océanographique. En enregistrant les sons sous la surface, l'appareil servira à étudier le comportement des cachalots et des baleines à bec, notamment face à la pollution sonore. 

Le drone nautique Sphyrna se prépare à effectuer une mission scientifique pendant tout l'été afin d'analyser le mode de vie des cétacés grands plongeurs. La mission Sphyrna Odyssey, pilotée par les scientifiques de l’université de Toulon (CNRS) et de l’association Longitude 181, prendra pour cap le sanctuaire de Pelagos au large de Toulon.  Ce drone est une technologie développée par la société mayennaise Seaproven. Il est équipé de capteurs sonores de haute précision et est alimenté par plusieurs panneaux solaires et une petite éolienne, explique Fabien de Varenne, fondateur de Seaproven. Sa forme est inspirée de la pirogue polynésienne.

Les cachalots et les baleines à bec vivent dans les grandes profondeurs et passent 90 % de leur temps sous l'eau. Leurs habitudes sont donc encore peu connues à ce jour. Les données acoustiques vont permettre de les localiser en longitude, en latitude et en profondeur. Elles donneront également des indications sur leur façon de chasser, car ces mammifères produisent un son particulier lorsqu'ils s'approchent de leur proie et quand ils l'ingèrent, précise Hervé Glotin, professeur au laboratoire CNRS LIS de l’Université de Toulon, dans 20 Minutes. Sphyrna est une technologie non-intrusive, contrairement au sonar, qui émet des ondes sonores et fait fuir les baleines. Sa mobilité est également un avantage par rapport aux nombreux dispositifs déjà en place qui sont fixes, comme les bouées par exemple. 

Outre leur comportement en eaux profondes, la mission vise à observer l'impact de la pollution sonore sur les cétacés. La circulation maritime dans la zone portuaire de Toulon est très dense, entre bateaux de croisières et navires pétroliers. Hervé Glotin explique :

Nous pourrons grâce aux enregistrements savoir si les cachalots et baleines à bec fuient ou non une zone de chasse lorsqu’un bateau y entre. A l’inverse, l’étude nous permettra peut-être de déterminer les coins de chasse privilégiés par ces cétacés au large de Toulon et dans le sanctuaire Pélagos, et ainsi émettre des recommandations aux bateaux pour qu’ils baissent leur vitesse dans ces secteurs

 

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