Adapter ou ne pas adapter ? Pour la Publishers Association, le syndicat des éditeurs britanniques, la question est pliée. Certes, l’initiative n’est pas totalement désintéressée. Mais les chiffres sont là. Selon une étude commanditée par l’organisation et dont les résultats ont été annoncés par The Bookseller, le 10 juillet, un film adapté d’un livre engrange en moyenne 91 millions de dollars de recettes supplémentaires au box-office mondial. C’est 53 % de plus qu’un long-métrage tiré d’un scénario original. Les séries et les pièces de théâtre inspirées par une œuvre littéraire connaissent elles aussi un succès supérieur, d’après la même étude.

Les comics mènent le jeu

Les films concernés profitent bien sûr de la popularité des romans qui leur fournissent leur trame. À en croire les auteurs du rapport, ils peuvent également compter sur “des histoires plus riches et développées”. Une conclusion que la Süddeutsche Zeitung juge prudent de nuancer : l’étude ne détaille pas quelles sont les œuvres littéraires en question. Or comme le fait remarquer le quotidien allemand, certains des plus gros succès cinématographiques des derniers mois étaient des adaptations de comics (Wonder Woman, Black Panther, Spider-Man : Homecoming, Les Gardiens de la galaxie 2, Thor : Ragnarok…). Outre-Rhin, Cinquante Nuances plus claires [le troisième volet de la série de films adaptés de la saga littéraire érotiques d’E. L. James] a également très bien marché, relève le journal, qui poursuit :

“Quant à savoir s’il s’agit d’un triomphe du mot imprimé, c’est une affaire de goût. Virginia Woolf, pour sa part, détestait les films tirés de romans. Elle les comparait à des ‘parasites’ qui prolifèrent sur le dos de la littérature.”