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Yémen

Yémen: un rapport d’Amnesty accuse les Emirats arabes unis de «crimes de guerre»

Actes de torture, mauvais traitements, violences sexuelles dans des prisons au Yémen : c’est ce que dénonce Amnesty International dans un nouveau rapport. Le document révèle que de nombreux hommes ont été victimes de disparitions forcées, après avoir été arrêtés de manière arbitraire et détenus par les forces émiriennes et yéménites qui agissent en dehors de l’autorité de leur propre gouvernement.

Des enfants déplacés de la province de Saada se tiennent avec leur mère devant un abri temporaire, à Sanaa, le 3 juillet 2018.
Des enfants déplacés de la province de Saada se tiennent avec leur mère devant un abri temporaire, à Sanaa, le 3 juillet 2018. REUTERS/Khaled Abdullah
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Les Émirats arabes unis sont l’un des membres-clés de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite et engagée dans le conflit armé au Yémen depuis mars 2015.

Amnesty International estime dans un rapport publié ce jeudi 12 juillet que ces « violations flagrantes » des droits de l’Homme peuvent être « assimilées à des crimes de guerre ». Elles comprennent notamment « des disparitions forcées, des tortures et autres mauvais traitements ».

L’ONG a appelé « les partenaires des Emirats dans le domaine du contre-terrorisme, dont les États-Unis, » à « prendre position contre les tortures présumées, y compris en enquêtant sur le rôle de personnel américain dans les abus liés à ces détentions au Yémen et en refusant d'utiliser des informations obtenues probablement sous la torture ou les mauvais traitements ».

Pour l'ONG, la lutte contre le terrorisme peut être un prétexte pour arrêter des oppposants

Les Émirats arabes unis, eux, ont démenti avec force diriger ou encadrer des prisons secrètes dans le sud du Yémen.

Si l'objectif déclaré de leur implication est de combattre le terrorisme, Amnesty International avance que cela peut aussi fournir un prétexte pour arrêter des opposants, comme le souligne Rawya Rageh de l’organisation de défense des droits de l'homme. L’ONG indique avoir enquêté entre mars 2016 et mai 2018 sur les cas de 51 hommes arrêtés et détenus dans le sud du Yémen. Amnesty affirme que « 19 de ces hommes sont portés disparus ».

Dans la plupart des cas, ces arrestations sont menées sous couvert d’opérations de lutte contre le terrorisme. Ce que nous avons mis au jour dans notre enquête, c’est que très souvent, ces arrestations sont arbitraires. Les gens sont détenus pendant de longues périodes sans qu’aucune charge ne leur soit signifiée. Nous avons aussi relevé des arrestations de personnes critiques de la coalition et notamment des journalistes, des militants, mais aussi des combattants et des volontaires qui au départ ont aidé la coalition à combattre les forces Houthis, mais qui sont aujourd’hui perçus comme une menace potentielle par les Émirats arabes unis et leurs alliés dans le sud du Yémen. Nous avons pu parler à d’anciens détenus qui ont dépeint un tableau très sombre, avec des violences, des agressions, des pratiques terrifiantes de tortures, des simulacres de noyade, des décharges électriques, des violences sexuelles, des viols, des obligations de se mettre tout nu et de subir des fouilles rectales.

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Pour Rawya Rageh, d'Amnesty International, l'objectif déclaré de combattre le terrorisme peut fournir un prétexte pour arrêter des opposants

Anastasia Becchio

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