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Une importante base militaire nigériane prise par Boko Haram

Deux récentes attaques d’envergure des djihadistes de Boko Haram témoignent de leur emprise dans le nord-est du Nigeria.

Le Monde avec AFP

Publié le 16 juillet 2018 à 11h36, modifié le 16 juillet 2018 à 15h54

Temps de Lecture 2 min.

Des soldats nigérians montent la garde près des la rivière Yobe, qui sépare le Nigeria du Niger, en avril 2017.

Des combattants de Boko Haram ont envahi, samedi 14 juillet au soir, une base militaire nigériane forte de plus de 700 soldats dans l’Etat de Yobe, région frontalière du Niger.

Il s’agit de la deuxième attaque d’envergure en deux jours des djihadistes affiliés à l’organisation Etat islamique contre les forces nigérianes dans le nord-est du pays, pourtant entrée dans une « phase de stabilisation post-conflit », selon le président Muhammadu Buhari.

« Les terroristes de Boko Haram ont attaqué les troupes de la 81e division avancée dans le village de Jilli du district de Geidam. Les terroristes, nombreux, ont lancé l’assaut vers 19 h 30 et ont pris le contrôle de la base après de durs combats qui se sont prolongés jusqu’à 21 h 10 », a déclaré à l’AFP une source militaire.

« Nous ne savons pas s’il y a des victimes »

Le commandant de la base et 63 soldats ont pris la fuite pour trouver refuge à Geidam, un chef-lieu situé à une soixantaine de kilomètres, où sont attendus les 670 autres militaires en poste dans la garnison attaquée, a indiqué cette source.

Aucun bilan officiel n’a été communiqué par les autorités après l’attaque de samedi, mais une source militaire a affirmé à l’AFP sous couvert d’anonymat : « Jusque-là, nous avons perdu 31 soldats, parmi lesquels 3 officiers. »

« Deux miliciens [engagés avec l’armée contre Boko Haram] ont été également été tués dans l’attaque », a ajouté cette source, précisant que 24 soldats blessés avaient été évacués à l’hôpital pour être soignés.

Un chef d’une milice locale a attribué l’attaque de la base militaire à la faction Abou Musab Al-Barnawi de Boko Haram, qui cible notamment les forces nigérianes. « Nous avons appris que les assaillants ont conduit depuis le lac Tchad, traversé Gubio [dans l’Etat voisin de Borno] avant d’attaquer la base », a-t-il soutenu.

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Selon la source militaire, les combattants de Boko Haram seraient entrés dans la base vêtus de treillis militaires et conduisant des véhicules aux couleurs de l’armée nigériane. « Les soldats les ont pris pour des collègues de [la ville proche de] Gubio et ont ouvert les portes de la base », a ajouté le milicien.

Sophistication des attaques

Vingt-trois soldats nigérians sont par ailleurs toujours portés disparus après être tombés vendredi dans une embuscade de Boko Haram dans l’Etat voisin de Borno. « Une centaine de terroristes » avaient participé à cette attaque qui a en outre permis aux insurgés de faire main basse sur des véhicules de l’armée, selon une source militaire.

L’ampleur et la sophistication des attaques de Boko Haram témoignent de la menace que fait peser ce groupe armé sur le nord du pays, mais révèlent peut-être aussi des tensions au sein même de la nébuleuse djihadiste, selon Yan Saint-Pierre, de la société Modern Security Consulting basée à Berlin. Des combattants de Boko Haram tenteraient de s’imposer sur les autres afin de prendre le contrôle de la faction dirigée par Abubakar Shekau, chef historique du groupe tenu pour gravement malade, souligne-t-il.

« Lorsqu’un chef presque mythique est sur la voie de sortie, il y a toujours des combats pour déterminer qui lui succédera », affirme-t-il, ajoutant par ailleurs que Boko Haram pouvait compter sur un afflux de combattants pour « refaire ses forces », quoi qu’en disent les autorités nigérianes.

Le Monde avec AFP

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