Alors que la banquise a subi un hiver relativement doux, la saison de fonte a commencé à l'avance. Censée entrer en période de fonte vers fin juin, la glace plus fragile et moins épaisse ne supporte déjà plus les températures en hausse et risque de ne pas passer l'été. Bien que ce phénomène ne soit pas nouveau, la fonte des glaces en Arctique et en Antarctique inquiètent toujours les scientifiques.
Un phénomène de boucle rétroactive en Arctique
"La couverture de glace de mer de l'Arctique continue de décroître et cela est lié au réchauffement continu de l'Arctique", explique Claire Parkinson, chercheure principale en climatologie au Goddard Space Flight Center de la NASA à Greenbelt, Maryland au site notre-planete.info. Le réchauffement signifie moins de glace et plus de glace va fondre, mais aussi, parce qu'il y a moins de glace, moins de rayonnement solaire incident est réfléchi, ce qui contribue au réchauffement.".
Comme l'impose le cycle saisonnier, la période de fonte se terminera en septembre lorsque le minimum d'étendue sera atteint. Mais, depuis quelques années, la banquise est plus fine et plus fragile. La superficie de la banquise est restée très basse cette année. En juin, elle ne faisait qu'une dizaine de millions de km². C'est donc le quatrième niveau le plus faible observé depuis 40 ans. La moyenne entre 1981 et 2010 étant de 11,8 millions de km², on observe un déficit de près de 10%.
Le réchauffement climatique rend les hivers plus chauds et empêche la banquise de se reformer avant l'été. Elle ne forme plus que de la glace saisonnière peu épaisse. La glace pluriannuelle, plus épaisse et résistante, disparaît peu à peu. La surface occupée par cette glace est passée de 61% en 1984 à 34% aujourd'hui. Cette diminution est causée par l'accentuation de la fusion estivale et à l'augmentation des exports de la glace vers le détroit de Fram par les courants. À cet endroit d'altitude plus basse, la glace rencontre des eaux plus chaudes et fond. En fin d'hiver, le territoire occupé par de la glace vieille de 5 ans ou plus, n'est plus que de 2%.
Le mois de juin a été compliqué pour la banquise. Le reste de l'année aussi. En février, une zone d'eau libre est apparue dans la banquise pluriannuelle au nord du Groenland. En mars l'étendue de la banquise était à peine plus grande que celui de 2017 et 2016, le record de l'étendue la plus faible. Ajoutons à cela qu'en mai, elle ne s'est pas étendue comme les scientifiques l'espéraient.