Voyage dans les derniers coins de la planète “oubliés” par l’Homme

Toute la Terre a été explorée. Toute ? Non ! Avec le youtubeur DirtyBiology on s’envole pour Madagascar, à la découverte du massif du Makay, un “monde perdu” isolé et vierge de toute empreinte humaine. Trente minutes d’intelligence et de rêve.

Par Pauline Vallée

Publié le 05 juillet 2018 à 16h00

Mis à jour le 08 décembre 2020 à 01h20

On pourrait penser que notre bonne vieille planète n’a pour nous plus aucun secret. Des siècles d’exploration méthodique, des grandes découvertes aux équipées contemporaines, ont réduit notre globe à une surface bien quadrillée, dont chaque pouce de terre est accessible d’un simple clic sur Google Earth. Nous connaissons notre maison comme notre poche, et l’insatiable curiosité humaine ne saurait désormais se satisfaire qu’en se tournant vers les lointaines contrées extraterrestres.

Des portions du globe ont pourtant échappé à notre fièvre exploratrice : ce sont les « mondes perdus ». Des zones vierges de toute forme d’habitation ou d’exploitation humaine, non répertoriées et difficiles d’accès. Pour nous faire découvrir ces habitats préservés, le youtubeur Léo Grasset, alias DirtyBiology, nous emmène dans sa nouvelle vidéo documentaire, publiée le 30 juin dernier, sur les traces d’une mission de l’association Naturevolution, dans le massif du Makay, à Madagascar.

Un paradis de canyons escarpés, de rivières sableuses, de lézards et lémuriens aux yeux écarquillés. Les prises de vues, d’une qualité exceptionnelle, invitent évidemment à la contemplation et l’émerveillement. Le youtubeur se refuse pourtant à tout écologisme béat. Citant largement les œuvres du réalisateur japonais Hayao Miyazaki, dont il admire la pensée lucide et engagée, Léo veut dépasser la simple rêverie pour faire passer un message fort.

Ses séquences d’analyse, aussi rigoureuses qu’accessibles, s’enrichissent des interviews de l’explorateur et réalisateur Evrard Wendenbaum et de la dessinatrice Aurélie Calmet. Léo parvient à nous situer dans le contexte historique et géopolitique de Madagascar en quelques phrases et à brosser le tableau des grands enjeux qui se jouent autour de la préservation de ces zones sauvages (passant cependant un peu vite sur la responsabilité des grandes entreprises occidentales dans la destruction environnementale). Le tout sans juger ni culpabiliser : « Compter les points, ce n’est pas très intéressant. »

L’ensemble pourrait sembler aride, il se révèle au contraire passionnant, et parfois très émouvant. En témoigne cette séquence, fugitive mais touchante, où le youtubeur court en avant du cortège d’expédition et, sur une terre jusque-là vierge, proclame ces mots qui ont traversé les âges, de Christophe Colomb à Neil Armstrong : « Je suis le premier ! »

 

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