Responsable mais pas coupable. C'est la position de la Fédération internationale de football (FIFA), qui a reconnu, vendredi 21 mars, « une part de responsabilité » dans le sort des travailleurs immigrés employés sur le gigantesque chantier de la Coupe du monde 2022, au Qatar. L'instance internationale insiste néanmoins sur le fait qu'elle n'avait pas le pouvoir de régler la situation. « Nous avons une part de responsabilité, mais nous ne pouvons faire preuve d'ingérence dans les droits des travailleurs », a souligné Joseph Blatter, son président, lors d'une conférence de presse après la réunion de son comité exécutif, où le sujet était à l'ordre du jour.
« Nous insistons pour dire que les responsabilités incombent premièrement à l'Etat du Qatar et deuxièmement aux entreprises qui emploient les travailleurs », a fait valoir M. Blatter, selon qui la FIFA « peut aider à travers le football à résoudre ce problème ». Il a rappelé qu'il avait rencontré lui-même l'émir du Qatar en novembre et que celui-ci lui avait fait part « de toute l'intention de l'Etat du Qatar de résoudre ce problème ». M. Blatter retournera dans l'émirat avant le congrès de la FIFA, en prélude du Mondial 2014 au Brésil.
L'Allemand Theo Zwanziger, l'un des membres du comité exécutif, a multiplié ces derniers mois au nom de la FIFA les discussions avec le comité responsable de l'organisation du Mondial 2022, mais aussi avec des organisations de défense des droits humains, des syndicats et le Parlement européen pour tenter de voir comment améliorer les conditions des travailleurs.
« Toutes les parties prenantes doivent travailler ensemble pour que la situation s'améliore », a fait valoir Theo Zwanziger. Mais « nous devons avoir une image claire et précise de la situation », selon lui. Depuis septembre, syndicats et organisations non gouvernementales n'ont cessé de dénoncer des conditions s'apparentant à de l'esclavagisme des temps modernes pour les ouvriers immigrés, principalement d'Asie, qui ont afflué dans le riche émirat pour construire les infrastructures du Mondial. Le Qatar a nié à maintes reprises qu'il y ait eu des morts, alors que des chiffres fournis par les ambassades indienne ou népalaise font état de centaines de morts depuis deux ans.
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