“Obama n’est peut-être plus président, mais il peut encore faire des discours de classe mondiale”, écrit The South African. L’ancien président américain était en Afrique du Sud pour les célébrations du centenaire de la naissance de Nelson Mandela, et son discours, prononcé devant 15 000 spectateurs conquis d’avance, “n’a vraiment pas déçu”, selon le site d’information.

Le Washington Post observe que l’ancien président “a fait plusieurs remarques apparaissant comme une critique à peine voilée de Trump”, au lendemain du sommet États-Unis – Russie d’Helsinki, qui a consterné l’Amérique. “Je ne veux pas être alarmiste, j’énonce seulement les faits”, a déclaré M. Obama, cité par le quotidien. “Regardez autour de vous, la politique de l’homme fort a soudain le vent en poupe.”

Les médias et la classe politique dans son ensemble sont tombés à bras raccourcis sur Donald Trump, lundi, après sa conférence de presse commune avec Vladimir Poutine, où il semblait accorder plus de crédit au président russe qu’à ses propres services de renseignements quant à l’ingérence de la Russie dans l’élection américaine de 2016. “Je ne vois aucune raison pour laquelle ce serait la Russie”, avait-il dit.

Dans une tentative désespérée de “mettre un terme à la fureur nationale”, selon le Los Angeles Times, Donald Trump a assuré mardi qu’il s’était “mal exprimé”, omettant par erreur la négation dans sa phrase, et qu’il avait voulu dire : “Je ne vois aucune raison pour laquelle ce ne serait pas la Russie.” Une explication guère convaincante, selon le grand quotidien de la côte Ouest.

Barack Obama a prononcé son discours avant le rétropédalage de son successeur, mais l’année et demie de Trump au pouvoir lui avait donné suffisamment de cartouches, remarque la chaîne CNN : “Obama est passé maître dans l’art de critiquer les valeurs de l’actuel président, sans jamais le nommer, saupoudrant son discours de mardi de mises en garde contre certaines politiques phares de Trump, parmi lesquelles le protectionnisme, la négation du changement climatique ou la fermeture des frontières.”

Le New York Times retient pour sa part “l’effarement” de l’ancien président face aux mensonges des politiques. “On assiste à la disparition de la honte parmi les dirigeants politiques”, a déclaré M. Obama, cité par le quotidien. “Quand ils sont pris en flagrant délit de mensonge, ils en remettent une couche et mentent de plus belle.”

Le quotidien USA Today estime que le discours d’Obama, dont les apparitions publiques et les discours sont rares depuis son départ de la Maison-Blanche, était “l’un de ses plus importants” depuis la fin de son mandat, et y a vu aussi une vibrante défense de la démocratie, même si “les informations apportent chaque jour leur lot de gros titres dérangeants, qui donnent le tournis”.

Selon le quotidien sud-africain Mail & Guardian, Barack Obama a retenu “trois leçons” de Nelson Mandela : “L’égalité économique, la valeur de chaque individu et l’importance de la démocratie.” Et l’ancien président de conclure : “Madiba (Nelson Mandela) nous montre que ceux qui croient en la démocratie et l’égalité économique devront toujours lutter davantage.”