Par SudOuest.fr avec AFP
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Un prêche controversé de l'imam de la Ville rose, Mohamed Tataï, est au cœur d'une affaire qui suscite l'émotion de la communauté juive. Explications.

L'imam de Toulouse, Mohamed Tataï, est visé par une enquête pour un prêche controversé. Récemment, le parquet en a reçu une version certifiée qui doit l'aider à prendre sa décision. "Sud Ouest" vous résume l'affaire.

Que reproche-t-on à l'imam de Toulouse ?

Le parquet de Toulouse, saisi par le préfet de Haute-Garonne, a ouvert fin juin une enquête pour "des faits susceptibles de constituer une incitation à la haine" , à propos d'une vidéo de décembre 2017 dans laquelle on voit l'imam de Toulouse prêcher en langue arabe et tenir des propos soupçonnés d'être antisémites .

Selon le texte sous-titré en anglais, Mohamed Tataï déclare notamment: "(Le prophète Muhammad) nous a parlé de la bataille finale et décisive : le jugement dernier ne viendra pas jusqu'à ce que les Musulmans combattent les Juifs".

Mohamad Tataï avait ensuite invoqué une "traduction pas fidèle" qui "n'est pas le vrai sens du hadith" (texte religieux) qu'il cite dans la vidéo, où apparaît le logo de la chaîne Memri TV.

Où en est l'enquête ?

Le parquet de Toulouse a confirmé avoir reçu vendredi une traduction certifiée par un interprète assermenté.

"Nous rentrons maintenant dans une phase d'analyses et il n'y aura pas de décision avant la première quinzaine d'août", a indiqué la secrétaire générale du parquet, Annick Browne. "Le dossier est sensible et ne nécessite pas une réponse dans l'urgence donc nous prenons le temps de l'analyse", a-t-elle précisé.

Quelles réactions dans le monde religieux ?

Le recteur de la Grande mosquée de Paris (GMP), Dalil Boubakeur , a condamné et regretté "vivement les propos totalement incongrus" de Mohamed Tataï, qui selon lui avait cité, dans le prêche incriminé, "un texte (hadith) de Abou Houray un traditionaliste musulman du 7e siècle". "Devant nous, il lui en a été fait reproche. L'imam a reconnu son erreur et les conséquences aussi néfastes que toxiques de cette citation", a déclaré le recteur dans un courrier au maire de Toulouse qui avait réclamé des clarifications.

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L'Union des étudiants juifs de France (UEJF) et la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme) avaient déposé plainte pour "incitation à la haine raciale" . "Comment penser que nous puissions continuer à dialoguer avec quelqu'un qui souhaite notre mort ?", avait dénoncé de son côté Franck Touboul, président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) Midi-Pyrénées. "Nous ne pouvons nous satisfaire d'une simple condamnation de ces propos".