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Une Camerounaise miraculeusement sauvée en mer au large de la Libye

Une ONG espagnole accuse les gardes-côtes libyens d’avoir abandonné deux femmes et un enfant qui se trouvaient à bord d’un canot entièrement dégonflé.

Le Monde avec AFP

Publié le 18 juillet 2018 à 11h17, modifié le 18 juillet 2018 à 11h17

Temps de Lecture 3 min.

Une femme sauvée par des membres de l’ONG espagnole Proactiva Open Arms, à 85 milles des côtes libyennes, le 17 juillet 2018.

Les secouristes de l’ONG espagnole Proactiva Open Arms ont découvert une femme encore en vie ainsi que deux cadavres sur les restes d’un canot pneumatique mardi 17 juillet au large de la Libye, et ont accusé les gardes-côtes libyens, qui ont démenti, de les avoir abandonnés à leur sort en pleine mer. Le canot était entièrement dégonflé et seules quelques planches flottaient encore, à environ 80 milles au nord-est de Tripoli.

Les secouristes espagnols, de retour sur zone après des semaines d’absence, s’étaient rendus sur les lieux après avoir entendu lundi soir des échanges radio entre un cargo panaméen et la vedette Ras Jédir des garde-côtes libyens à propos d’un canot en détresse. L’ONG espagnole accuse les Libyens d’avoir récupéré les migrants qui se trouvaient à bord mais d’avoir abandonné les deux femmes et l’enfant.

Unique survivante

Interrogés par l’AFP, les gardes-côtes ont démenti, assurant que les deux opérations de secours qu’ils ont menées lundi concernaient d’autres canots. Sur l’un d’eux, 158 personnes ont été récupérées à 16 milles au large de Khoms, relativement loin de la zone où le radeau a été repéré. Un second a en revanche été secouru par la vedette Ras Jédir dans la nuit de lundi à mardi à 76 milles au nord de Garaboulli, très près de l’endroit où a été retrouvé le radeau.

Il y avait 165 migrants sur ce second canot, dont 34 femmes et 12 enfants, qui dérivaient depuis samedi, soit plus de 60 heures sans eau ni nourriture, ont précisé les gardes-côtes, ajoutant avoir récupéré le corps sans vie d’une fillette âgée d’un mois.

Dans un communiqué, les gardes-côtes ont cependant rappelé leur manque de moyens, en particulier pour la surveillance et le sauvetage de nuit. En général, ces derniers ne ramènent pas les corps des migrants retrouvés morts en mer. Ayant rarement les moyens de récupérer les personnes à l’eau, ils expliquent concentrer leurs efforts sur les vivants, et sont également confrontés au refus des autorités de Tripoli de prendre les cadavres en charge à l’arrivée au port, par manque de place dans les morgues ou les cimetières.

La femme qui a survécu est une Camerounaise de 40 ans et s’appelle Josepha. Selon l’équipe médicale à bord de l’Open Arms, un des deux navires de l’ONG espagnole, elle est en hypothermie et en état de choc, mais stable. Elle a cependant besoin de soins médicaux et psychologiques « aussi vite que possible ».

« Les mensonges et les insultes »

L’équipe médicale a aussi recommandé un transfert rapide des deux cadavres, le bateau n’ayant pas de chambre froide. Selon les secouristes, la femme était morte depuis des heures au moment de leur arrivée, mais l’enfant seulement depuis peu. Mardi soir, l’Open Arms faisait route vers le nord, dans l’espoir de trouver un port pour la miraculée et les deux cadavres. Mais il comptait éviter les eaux italiennes : en mars, le navire a été placé sous séquestre pendant un mois sur des accusations d’aide à l’immigration clandestine.

Le voilier Astral, le deuxième navire de l’ONG, est en revanche resté dans la zone des secours, où le travail des ONG est fortement limité par la fermeté de l’Italie, qui refuse d’accueillir les migrants secourus, et de Malte, qui interdit les escales. « Qu’ils s’épargnent du temps et de l’argent, ils ne verront les ports italiens qu’en carte postale », a répété mardi matin le ministre de l’intérieur, Matteo Salvini, chef de file de l’extrême droite italienne.

Les photos du radeau, et en particulier de l’enfant mort, ont cependant provoqué de vives réactions en Italie. « M. Salvini, voilà ce que font les gardes-côtes libyens quand ils font un sauvetage humanitaire », s’est exclamé Erasmo Palazzotto, un député de gauche italien présent sur l’Open Arms. Le ministre a répondu en dénonçant « les mensonges et les insultes » et en réaffirmant : « Réduire les départs et les débarquements signifie réduire le nombre de morts et réduire les bénéfices de ceux qui spéculent sur l’immigration clandestine. Je tiens bon, ports fermés et cœurs ouverts. »

Le Monde avec AFP

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